Pourquoi je ne sors jamais sans mon dictionnaire militaire…
Bibliothèques , Recherche / 16 septembre 2013

Comment parler aujourd’hui de la guerre, de l’armée et de la Nation en 1914, sans risquer le contre-sens, l’erreur d’interprétation ou l’anachronisme ? En lisant certaines publications sur la Grande Guerre, on se rend compte que le manque de culture historique militaire amène des auteurs à tomber dans ces travers qui nuisent à la démonstration. La suspension de la conscription depuis 1996 a certainement contribué à  la perte de cette culture militaire, même minimale, qu’offrait l’expérience du service militaire. Le passage par l’armée de conscription pouvait permettre de mieux comprendre le fait militaire. Certes à la fin du XXe siècle, la vie y était plus douce qu’au début du siècle, mais l’environnement, la vie de caserne, les ordres, les traditions, les règles de vie dans les chambrées, les rapports entre les individus et les catégories, les exercices, etc. étaient hérités en partie de l’armée de la Troisième République. Or cette mémoire tend à disparaître. Deuxième facteur d’explication, la méconnaissance de cette source technique qu’est le Dictionnaire militaire. Cette « Encyclopédie des sciences militaires rédigée par un comité d’officiers de toutes armes » est rarement référencée dans les bibliographies des travaux de recherches. J’ai souvent recours à cette somme grâce à laquelle j’ai…

L’officier britannique et la postière française
Carnets de guerre / 1 septembre 2013

Officier de cavalerie britannique, Edward Louis Spears (1886-1974) rejoint la France à la fin du mois de juillet 1914. Il est affecté au ministère de la Guerre français au moment où l’Europe s’embrase. Après l’entrée en guerre de son pays, il devient officier de liaison entre l’armée britannique et l’armée française et sert notamment à l’état-major de la 5e armée française. Dès le début de la guerre, il est un observateur privilégié, à la charnière du politique et du militaire. En liaison 1914, publié en 1932 et préfacé par Winston Churchill, est un récit qui repose sur ce qu’il a vu, mais aussi sur des témoignages de « témoins oculaires » et sur des documents. Il a beaucoup consulté les archives britanniques et françaises. Ainsi, ce livre est à la fois un témoignage, un essai et une étude historique. Pour illustrer son propos, l’auteur a inséré des cartes et un certains nombres de documents officiels édités tels que des ordres ou encore des notes. L’intérêt du livre de Spears est d’offrir un point de vue britannique sur les premières semaines de guerre en France. Le lecteur accompagne le narrateur au sein d’un état-major d’une grande unité française fortement malmenée pendant la guerre…