Their Name Liveth For Evermore

Dimanche dernier, alors que je flânais en famille le long des étals d’un vide-grenier, mon attention s’est portée sur une Etude sur Rudyard Kipling, chantre de la Grande Guerre (1914-1918). Ce livret de 60 pages est la version publiée de conférences données à l’Hôtel de ville de Versailles en juin 1921 par Victor Glachant (1864-1941), professeur de rhétorique aux lycées Buffon à Paris puis Hoche à Versailles. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages de pédagogie et d’études littéraires, telle  cette étude consacrée à Rudyard Kipling. Rudyard Kipling doit sa notoriété à des livres pour enfant : qui ne se souvient du Livre de la jungle, de Capitaines courageux ou de Kim ? Dans ses romans, dans ses nouvelles comme dans ses poèmes, Kipling exalte souvent la gloire et la grandeur de l’empire britannique. Ses héros sont souvent de petites gens, qui œuvrent à cette grandeur : les marins, les soldats, les ingénieurs, les fonctionnaires, etc. Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 1907 ; il est à alors à l’apogée de sa carrière. Chantre de l’impérialisme britannique, il s’en détache peu à peu quand la dimension mercantile s’impose aux ambitions politiques et morales. Néanmoins, en 1914, il s’investit dans le lutte contre l’Allemagne. Cet épisode de la vie…

Le 16 avril 1917, au Chemin des Dames, « L’heure est venue. Confiance et courage »
Archives / 15 avril 2012

Au tournant de 1916 et 1917, les Alliés placent tous leurs espoirs dans leur grande offensive de printemps. Le plan nécessite des moyens considérables. A la fin du mois de mars 1917, les Français alignent sur un front compris entre Soissons et Reims, soit 80 kilomètres, un groupe d’armées, commandé par le général Micheler, fort de trois armées aux ordres des généraux Mazel (Ve),  Mangin (VIe) et Duchêne (Xe). Ce sont plus de 5 000 pièces d’artillerie qui ont été acheminées : sur le front des Ve et VIe armées (environ 50 kilomètres), il y a une pièce d’artillerie tous les huit mètres. Pour tirer, l’artillerie a besoin des observations aériennes : 39 ballons, 47 escadrilles d’observation (pour le réglage de l’artillerie) et 8 escadrilles de chasse ont été réunis pour l’offensive. Enfin, pour la première fois, le haut commandement français s’apprête à engager massivement des chars (128). Au total, près de 1 200 000 hommes (10 fois l’effectif de l’armée de terre française aujourd’hui) sont rassemblés. Le général Robert Nivelle est le commandant en chef de l’armée française. Ce polytechnicien, officier d’artillerie, s’est distingué dans la phase offensive de la bataille de Verdun l’année précédente. Il a notamment reconquis…

Les conseils de guerre des régions : l’exemple de Rennes
Archives / 5 avril 2012

Cliquer sur le document pour agrandir. Document : Dossier de procédure de Jean-Louis Lannezval, 136e régiment d’infanterie, traduit devant le conseil de guerre permanent de la 10e région (septembre 1914). Origine : Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 11 R 795. A l’occasion de mes récentes recherches dans les dossiers du conseil de guerre de Rennes, je vous invite à découvrir ces sources et quelques axes de recherche qu’elles offrent au chercheur. Avant le conflit, la justice dans les armées est exercée par le conseil de guerre. Chaque région militaire dispose d’un tribunal. Les hommes déférés devant les conseils de guerre sont des soldats, des sous-officiers et des officiers appartenant à l’armée active (engagés et appelés) jugés pour des crimes et des délits attestés par le code de justice militaire de 1857. Celui-ci est complété en 1875 par une loi sur le fonctionnement en temps de guerre. Les condamnés sont écroués dans des lieux de détention militaires (les fameuses prisons militaires) et ils réintègrent l’armée à l’expiration de leur peine. A partir d’août 1914, cette organisation connaît quelques évolutions. Dans la zone de l’intérieur (les régions), les tribunaux militaires sont maintenus. Dans la zone des armées, toutes les grandes unités (de la division à…