Des diplômés au service du renseignement pendant la Grande Guerre
Recherche / 9 octobre 2016

Depuis plusieurs mois, la presse se fait l’écho de l’élargissement du recrutement par les services du renseignement en France. Constatant qu’on se tourne vers « les plus prestigieuses écoles du pays » (France Inter, 6 octobre 2016), des journalistes parlent d’un phénomène nouveau. Pourtant le recrutement de diplômés au profit des services de renseignements, en particulier militaires, n’a rien de neuf. Je me suis beaucoup intéressé à ce qui s’est passé pendant la Première Guerre mondiale sur ce sujet (1) : j’en livre ici une petite synthèse, qui permet de mettre en perspective ce phénomène. Avant la Première Guerre mondiale, l’armée emploie déjà des universitaires et des hauts diplômés au profit de ses services de renseignement. La guerre ne fait qu’accroître ce type de recrutement. Entre 1914 et 1918, plusieurs milliers d’agrégés, de polytechniciens, de normaliens, d’ingénieurs, de centraliens servent, en qualité d’officiers de réserve, dans tous les services de renseignements dépendant du département de la Guerre. C’est au 5e bureau que ce type de recrutement est le plus perceptible. Pour comprendre comment s’opère les recrutements, les dossiers de carrière militaires et civils sont d’excellentes sources. Le 5e bureau : un bureau taillé pour les diplômés En préambule, une courte présentation du…