En 2013, on déroge !
Archives / 4 janvier 2013

2013 commence par une dérogation générale : l’année s’ouvre sous les meilleurs auspices pour les amateurs de 14-18 ! En effet, un arrêté du 20 décembre 2012 signé par la ministre de la Culture et le ministre de la Défense, institue une dérogation générale pour la consultation des registres matricules du recrutement militaire de la Première Guerre mondiale. La dérogation concerne plus précisément les registres des classes 1912 à 1921. Ces derniers n’étaient pas encore librement communicables, en application des délais prévus par le code du Patrimoine (art. L. 213-2) pour protéger le secret médical, à savoir 120 ans à compter de la date de naissance de l’intéressé (délai pouvant être rapporté à 25 ans à compter de la date du décès si la date de décès est connue). Les informations de nature médicale ne sont pas rares dans les matricules, ce qui amène les services d’archives à appliquer aux registres ce délai de 120 ans, qui est le plus long prévu par le code du Patrimoine. Seuls les registres matricules des classes antérieures à 1912 étaient donc librement communicables. La « dérog » court jusqu’à la classe 1921, afin de permettre d’éventuelles recherches sur de jeunes engagés volontaires, même si ces…

Numériser et mettre en ligne les registres matricules : l’exemple des Archives départementales de la Drôme

A l’heure où nombre de services d’archives départementales numérisent les registres matricules pour les mettre en ligne sur leurs sites Internet, le directeur des Archives départementales de la  Drôme, Benoît Charenton, a bien voulu nous présenter les motivations, les préparatifs et la mise en œuvre de ce type d’opération, qui contribue à la diffusion du patrimoine écrit conservé dans le réseau des archives publiques. *** Numériser les registres matricules, pour le conservateur qui en a la charge, c’est d’abord l’occasion de se replonger dans ces gros registres livrés chaque année, par porteur militaire, dans les archives départementales. Soixante-dix ans après avoir été ouverts, ils retournent dans leur département d’origine, porteurs de tous les « bons pour le service » d’une classe, soit l’ensemble des jeunes gens recensés au cours de leur vingtième année et déclarés aptes à remplir leurs obligations militaires. Leur reliure fatiguée cache des pages remplies de précieuses informations sur la carrière de nos aïeux sous les drapeaux, à des époques où le fait militaire exerçait sur les individus une emprise que l’on a peine à imaginer aujourd’hui. Arrivées à vingt ans au régiment, les recrues y effectuent un service actif de deux à cinq ans suivant les époques et…

Votre ancêtre est…dans les archives militaires.
Archives , Généalogie , Recherche / 2 septembre 2012

Le 26 juin 2012 a eu lieu la première journée du généalogiste au Service historique de la Défense (SHD) à Vincennes. En préparant cette manifestation, les organisateurs ont eu l’idée de concevoir un guide de généalogie dans les archives militaires. Nous avons rencontré les auteurs de Vos ancêtres à travers les archives militaires : Vincent Mollet, conservateur du patrimoine, chargé de mission « instruments de recherche » auprès de l’adjoint au chef du SHD, et Sandrine Heiser, chargée d’études documentaires et chef du bureau de la politique des publics au département des publics et de la valorisation du SHD. Quels étaient les objectifs des auteurs ? D’abord, il s’agissait d’offrir aux généalogistes « les repères nécessaires à une recherche fructueuse » peut-on lire sur le site du Service historique de la Défense. Ainsi, en moins de trois mois, Sandrine Heiser et Vincent Mollet ont écrit « le guide que nous aurions envie d’avoir« , nous confie Sandrine Heiser. Les auteurs ont mobilisé les équipes du Service historique de la Défense, à Vincennes et dans toutes les antennes du service en France. Le résultat dépasse ce qu’on pouvait espérer. C’est une anaphore qui interpelle et guide le lecteur de chapitre en chapitre, avec des intitulés commençant par « Votre ancêtre était… »…

Au travail !
Archives , Commémorations / 27 août 2012

A l’heure des universités d’été, les archivistes du monde entier avaient les yeux tournés vers Brisbane, en Australie, où s’est tenu le Congrès international 2012 du Conseil international des archives, du 20 au 24 août. A cette occasion, Jean-Baptiste Auzel, conservateur en chef aux Archives de France, a donné une communication sur « les Archives de France et la commémoration du premier conflit mondial », consultable sur le site Internet ICA 2012. Il y a présenté cinq grands axes : 1 – la numérisation et la mise en ligne des registres matricules des soldats : 8 millions de fiches matricules au total…, qu’une dérogation générale devrait bientôt rendre librement communicables et dont la CNIL pourrait autoriser la mise en ligne ; s’il est possible d’ajouter une indexation à la numérisation, l’accès se ferait via un moteur de recherche national (sur tous ces aspects juridiques, techniques et financiers, la communication est très complète). 2 – un guide de recherche dans les sources archivistiques : le guide de recherche national, thématique, ne vise pas l’exhaustivité, et devrait être complémentaire des guides déjà publiés ou en cours d’élaboration dans les services d’archives notamment dans les Archives départementales ; ce guide national devrait être publié en…

Tour de France des matricules

Réservistes de 1870, Pierre Georges Jeanniot, 1882, Paris, Musée de l’Armée L’histoire de l’armée est inséparable de celle de la Nation, écrivait Paul-Marie de La Gorce dans La République et son armée. Les registres matricules en sont une illustration. Comment et pourquoi ont-ils été constitués et comment sont-ils conservés et valorisés aujourd’hui ? Les collections des registres matricules commencent à partir de 1867. Les lois sur le recrutement de l’armée, depuis la loi Niel de 1868 jusqu’à la loi de 1905, ont imposé progressivement le service militaire aux jeunes Français. Le recrutement dans les armées débute par un recensement des jeunes hommes de 20 ans (la classe) effectué chaque année par les maires. Ces hommes sont ensuite convoqués devant le conseil de révision au chef-lieu de canton, où ils sont déclarés aptes ou inaptes au service. Cette décision est inscrite sur les listes de recrutement cantonal de la subdivision. On peut en visionner sur le site internet des archives municipales de Saint-Denis. Enfin, les bureaux du recrutement, installés dans les subdivisions de région, convoquent les conscrits afin des les immatriculer et de les inscrire sur le registre matricule avant l’incorporation. Les civils deviennent alors des militaires. Un site internet, Le parcours…