Publication de l’Association vosgienne des anciens combattants de l’armée d’Orient (mars 1929) [Gallica] La semaine dernière, Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État chargé des Anciens Combattants et de la mémoire auprès du ministère de la Défense, s’est rendu en Grèce, en Macédoine, en Serbie et en Roumanie, pour commémorer le centenaire du début des opérations militaires sur le front d’Orient. On peut suivre ce voyage mémoriel et commémoratif sur le carnet de voyage de Stéphanie Trouillard, journaliste à France24. A cette occasion, nous nous sommes intéressés aux sources permettant de partir sur les traces des poilus d’Orient. Environ 80 000 hommes ont débarqué aux Dardanelles en 1915 et 400 000 autres ont combattu dans les Balkans de 1915 à 1920. A première vue, la recherche d’informations paraît compliquée. Peu d’études et de monographies ont été consacrées à ce front par les historiens. De plus, l’éloignement des champs de bataille et des lieux de mémoire, l’éparpillement des sources en France, l’absence d’archives en Macédoine (ce qui ne semble pas être le cas en Bulgarie) et la barrière de la langue quand les recherches se déplacent dans les Balkans compliquent plus encore les recherches. Pourtant, comme nous l’avons déjà montré en présentant notamment…
Résultats de recherche pour front d'Orient
En 2012, nous avions évoqué ici même l’initiative intéressante lancée par une équipe d’enseignants du lycée Mermoz de Vire. En juillet 2014, Eric Allart est retourné en Macédoine pour effectuer une nouvelle prospection inventaire dans la boucle de la Cerna. Il a bien voulu nous en présenter les grandes lignes. *** Dans le prolongement du travail effectué en avril 2010 et avril 2012, nous avons effectué une prospection inventaire dans la boucle de la Cerna du 15 au 21 juillet 2014, au sud de la République de Macédoine. Le voyage a été aussi l’occasion de rencontrer l’attaché de défense de l’ambassade de France à Skopje, pour lui présenter nos travaux et définir la participation d’un groupe d’élèves du lycée professionnel Jean Mermoz de Vire aux commémorations de novembre dans le cimetière militaire français de Bitola. Une stèle construite par les élèves chaudronniers du lycée professionnel Jules Verne de Mondeville, sous l’égide de Sylvie Guitton, est en voie d’acheminement vers Bitola (arrivée prévue courant septembre 2014). Elle représente un fantassin chargeant, inspiré par les dessins de l’artilleur Etienne Valentin, hommage de la communauté éducative bas-normande au sacrifice des Poilus d’Orient. L’expédition de 2012, associant des enseignants et des élèves des deux…
Document : cimetière militaire de Bitola avec au premier plan la tombe du soldat Momar N’Doye Origine :photographie d’Eric Allart (avril 2012) J’ai récemment échangé avec Eric Allart, enseignant, qui m’a fait part d’une initiative intéressante par ses aspects pédagogiques et scientifiques. Une équipe d’enseignants du lycée Mermoz de Vire, soutenue par des spécialistes (Yann Thomas et Sophie Quévillon) et avec le concours de la région Basse-Normandie et de l’académie de Caen, a mené à bien un projet de prospection archéologique sur le thème de la Première Guerre mondiale en Macédoine. L’une des caractéristiques de cette activité est qu’elle a associé des élèves du lycée professionnel Jean Mermoz de Vire et des élèves du lycée Josip Broz Tito de Bitola. Dès 2009, des enseignants et des élèves du lycée normand ont réalisé un travail de recherche documentaire et de lecture de correspondances et de carnets de guerre de poilus d’Orient. Du 20 au 25 mars 2009, ils ont effectué une reconnaissance sur le terrain, dans le but de localiser les zones de fouilles et de nouer des contacts avec les Macédoniens. A partir du 25 avril et jusqu’au 2 mai 2010, une équipe forte de 15 élèves français et de 15 élèves macédoniens, encadrés par six…
Depuis la création du blog, nous avons reçu beaucoup de messages d’Algérie. Des questions nous sont régulièrement posées au sujet des Algériens incorporés dans l’armée française pendant la Première Guerre mondiale. Nous ne pouvons pas répondre à toutes les sollicitations, mais nous proposons ici quelques pistes destinées à orienter les chercheurs dans les archives françaises. Tout d’abord, je conseille la lecture de quatre excellentes fiches méthodologiques élaborées par les Archives nationales : Les recherches biographiques du XIXe au milieu du XXe siècle (fiche n°29). Recherches biographiques sur les combattants et victimes de la Première Guerre mondiale (fiche n°22) Les militaires aux Archives nationales et au Service historique de la Défense (fiche n°23) Vous recherchez un militaire ? En 1914, la population de l’Algérie se caractérise par son hétérogénéité. L’Algérie coloniale est alors à son apogée et elle est l’un des premiers partenaires commerciaux de la France. Cette prospérité attire des milliers d’Européens qui viennent s’ajouter aux immigrants français et à la population juive, naturalisée en 1870. Cette communauté de 750 000 personnes cohabite avec 4 500 000 Musulmans, ou « indigènes », qui ne bénéficie cependant pas des même droits. Les Français d’origine ou naturalisés Quand la guerre est déclarée, la mobilisation…
Pendant la Première Guerre mondiale, quatre brigades russes sont intégrées dans l’armée française et combattent sur les fronts de l’Ouest et d’Orient. Cependant, après le déclenchement de la Révolution russe en 1917, ces soldats deviennent suspects aux yeux des Français, qui les retirent du front. Après la révolte et la répression du camp de La Courtine en septembre 1917, les contingents russes en France et à Salonique sont dispersés. Certains soldats continuent à se battre dans l’armée française (dans la division marocaine notamment) tandis que d’autres sont employés dans des compagnies de travailleurs à l’arrière ou en Afrique du Nord. De cette histoire, il reste encore de nombreuses traces qui sont présentées ci-dessous brièvement. Avant de commencer ses recherches au Service historique de la Défense, le chercheur doit s’approprier le plan de classement des archives de la Guerre. Les archives militaires sont classées par producteur au sein de séries chronologiques (1). La série N, qui couvre la IIIe République, reflète l’organisation politique de l’Etat et de l’armée : le ministre de la Guerre et son cabinet, les conseils supérieurs, l’état-major de l’armée, les archives des unités (armée, corps d’armée, division, brigade, régiment, etc). L’historien qui s’intéresse aux brigades russes en…
L’exposition Août 1914. Tous en guerre ! ouvre ses portes aux Archives nationales à Pierrefite-sur-Seine le 19 septembre 2014. Isabelle Chave, conservatrice en chef aux Archives nationales et commissaire de l’exposition a accepté de répondre à nos questions. En préambule, pouvez-vous nous présenter l’exposition ? Comme l’indique son titre, l’exposition des Archives nationales porte sur l’entrée en guerre, sur une période de 36 jours exactement, allant de la mobilisation, le 2 août 1914, à la première bataille de la Marne. Son originalité est, avec l’arrière-plan militaire que l’on connaît, de mettre l’accent sur l’histoire sociale, administrative, économique, financière, industrielle et culturelle de cette période, en donnant la priorité à l’évocation des Français de l’arrière, à l’administration de leur vie quotidienne. Par cette exclamation, « Tous en guerre ! », il s’agit d’inviter à sortir le sujet du seul exposé de la mobilisation militaire et de l’élargir à la « mobilisation civile », pour reprendre l’expression utilisée par Olivier Bascou, préfet de la Gironde en août 1914, dans son livre de souvenirs, ou encore à la mobilisation administrative, à la mobilisation industrielle, entre autres… Pour en montrer l’ampleur et l’ambition, il fallait par ailleurs appliquer cette approche à une aire géographique…
Voilà quelques semaines, je découvrais l’exposition Les Malles ont une mémoire. L’idée de reconstituer des malles de soldats et de civils de la Grande Guerre m’a beaucoup plu et intrigué. Cette exposition originale est présentée par l’association « L’Alloeu Terre de Batailles 1914-1918 » (ATB 14-18) au Mémorial Ascq 1944 à Villeneuve d’Ascq du 31 mars au 29 août 2013. Son président, Bertrand Lecomte, a bien voulu répondre à quelques questions. Quelle est l’origine de ce projet ? D’où vient cette idée des malles ? Le projet collectif d’exposition itinérante « Les malles ont une mémoire 1914-1918 » a été initié, piloté et mis en œuvre par l’association « l’Alloeu Terre de Batailles, 1914-1918 » (62), présidée par Bertrand Lecomte. Il fédère des musées et associations du Nord et du Pas-de-Calais consacrés à l’histoire des conflits mondiaux, notamment le musée de la bataille de Fromelles (59), le musée du Fort de Leveau à Feignies (59), le musée d’Histoire de Harnes (62), la société historique de Villeneuve d’Ascq et du Mélantois (59), le musée de la Résistance de Bondues (59), l’Office National des Anciens Combattants et le Musée Hospitalier Régional de Lille. A l’image de l’association ATB 14-18, les différentes structures partenaires possèdent dans leurs réserves et…