Entre 1914 et 1918, on assiste à une explosion de la production cartographique. Aujourd’hui, environ 14000 cartes concernant la Première Guerre mondiale, dressées par le Service géographique de l’armée, sont conservées au Service historique de la Défense. Les cartes restent une source mal connue alors qu’elles peuvent s’avérer très utiles pour les chercheurs et certains professionnels. Le projet « Explorer les cartes de la Première Guerre mondiale» en constitue un exemple remarquable. Avant de vous de le présenter, prenons le temps de découvrir cette source. Extrait du canevas de tir « Péronne » du 20 novembre 1916 (échelle 1/10 000e). En rouge, les positions alliées ; en bleu, les positions allemandes. © Coll. Historial de la Grande Guerre. ** Quelles cartes ? Pendant la Première Guerre mondiale, la géographie est omniprésente dans les armées, comme l’a très bien exposé Philippe Boulanger dans son livre La géographie militaire française (1871-1939). Pour faire la guerre, les armées ont besoin de cartes. Avant 1914, la fabrication et la diffusion des cartes militaires incombent au Service géographique de l’armée. Avec la guerre de position, le Service intègre dans ses activités de nouveaux champs tels que la géologie, l’hydrologie, la résistance des sols et des roches, grâce notamment à…
Une fois n’est pas coutume, je vous propose de nous intéresser à un objet de la Grande Guerre. Les collections du Musée du Souvenir des écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan sont composées de milliers d’objets (uniformes, médailles et décorations, iconographies, armes et tableaux) et de documents (archives, livres, photographies, dessins). Le musée a été inauguré par le président de la République Armand Fallières à Saint-Cyr-l’Ecole le 24 juillet 1912. Dans le cadre de mes activités de recherche, je me rends souvent au musée du Souvenir, notamment pour consulter les riches archives laissées par les promotions de La Spéciale. Parmi les 3 000 objets exposés, certains ont une histoire extraordinaire, comme la tabatière du tsar Nicolas II ou la bicyclette de la Mission Marchand. Le poteau-frontière allemand fait partie des curiosités du musée. L’objet, d’une hauteur de plus d’un mètre, est légendé comme suit : « Poteau frontière enlevé près de Pfetterhausen (Alsace) 1914 par les troupes du général Jullien, ancien commandant en second de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, 1911-1912« . Telle était déjà sa description lors de la visite du président Poincaré à l’École spéciale militaire en 1919, comme le rapporte le Petit Parisien du mardi 8 juillet 1919. Pourtant les…