L’ECPAD détient une collection de 572 photographies autochromes représentant des scènes prises pendant la Première Guerre mondiale. Elles constituent un témoignage particulier sur le conflit, tant en raison des caractéristiques du procédé lui-même que de la personnalité des auteurs de ces clichés, parmi lesquels le commandant Jean-Baptiste Tournassoud. C’est d’ailleurs en partie grâce à la famille de ce dernier que la collection a pu être préservée entre 1919 et 1973, date à laquelle elle est revenue dans le giron de l’État. Cette collection entretient en outre des relations étroites avec d’autres institutions patrimoniales, dont les ancêtres ont en partie présidé à sa constitution : le musée Albert-Kahn (MAK) et la médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP). La « diapositive » en couleur avant l’invention de l’autochrome Au XIXe siècle, les recherches sur la reproduction des couleurs s’effectuent dans deux directions : fixation directe par voie chimique ou physique (chromophotographie) ou reconstitution par synthèse additive des trois couleurs primaires[1]. C’est cette dernière qui va donner lieu aux développements les plus prometteurs. Les précurseurs sont Maxwell et Sutton qui, en 1861, réalisent la première vue en couleur en prenant sous le même angle trois clichés sur plaque de verre d’un morceau de tissu écossais, avec trois filtres…
Le « fonds Première Guerre mondiale » de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) comprend des images (près de 110 000 clichés et plus de 2 000 films) et des archives écrites (en particulier des notes manuscrites des opérateurs, des registres et des livres d’entrée tenus par les archivistes de la section photographique et cinématographique des armées). L’ECPAD conserve aussi des images provenant de dons privés (16 000 photos), souvent accompagnées d’une riche documentation (journaux intimes, dessins, etc.). Consultable au fort d’Ivry dans le Val-de-Marne, le « fonds Première Guerre mondiale » est en grande partie numérisé (95%). L’établissement permet aux internautes de découvrir régulièrement une partie de ce fonds sur son site internet. Depuis le 3 décembre, l’ECPAD propose ainsi un thema remarquable consacré au Cameroun de 1917 à 1918, qui se compose d’une galerie photos et d’un dossier documentaire. L’origine de ce fonds remonte à la Première Guerre mondiale. En février 1916, au terme d’une longue campagne, les alliés (Belges, Britanniques et Français) chassent les Allemands du Cameroun. Dans les mois qui suivent, les vainqueurs se partagent l’ancienne colonie allemande et c’est ainsi que les autorités militaires françaises dépêchent un opérateur photographique militaire chargé de « dresser un…