Les protagonistes du programme Europeana Collections 1914-1918 se sont interrogés sur les attentes du public afin d’orienter la sélection des documents à numériser. Une enquête réalisée sur Internet, dont les résultats ont été présentés au cours de la journée d’étude du 16 décembre 2011, a offert un premier aperçu de la demande du grand public comme des chercheurs, entre sélection de documents uniques et riche bibliographie.
L’ambition du projet se lit dans le nombre de documents numérisés (plus de 400000) mais aussi dans leur qualité et leur diversité.
La sélection concernera tous les supports (manuscrits, imprimés, cartes, photographies, affiches, musique, enregistrements audiovisuels) et tous les types de publications (journaux, tracts, romans, correspondance, littérature pour la jeunesse, manuels…). Elle permettra de constituer un corpus représentatif de l’expérience individuelle et collective et de l’opinion dans les pays belligérants comme dans les pays neutres et selon toutes les sensibilités nationales, politiques et religieuses.
(Chroniques de la Bibliothèque nationale de France, n° 58, avril-juin 2011)
De plus, pour répondre à l’objectif d’accès rapide et facile, la numérisation sera faite, chaque fois que possible, en plein texte.
Quelles seront les contributions françaises ?
La BnF sera une des principales contributrices, à partir de ses propres collections, documents imprimés comme collections spécialisées, qui complèteront ce qu’on trouve(ra) aussi sur Gallica.
La BNU, qui a déjà numérisé ses journaux de tranchées allemands de 2008 à 2010, s’attachera à la numérisation de divers types de documents : périodiques et monographies concernant l’Alsace-Moselle, romans et poésies, sermons de guerre, matériel iconographique imprimé, médailles, partitions, tracts, avis et placards, photographies, cartes géographiques… sans oublier des ouvrages et documents divers rappelant l’activité de collecte menée pendant le conflit. Le tout permettra de donner une image assez fidèle de l’Alsace-Lorraine en guerre, vue du côté allemand essentiellement.
La BDIC numérisera principalement tracts et photos, périodiques et brochures.
Les bibliothèques du ministère de la Défense (Service historique de la Défense, Ecole Polytechnique, Centre de documentation de l’Ecole militaire, Ecoles militaires de Draguignan principalement) ont également commencé la numérisation depuis quelques années, dans le cadre d’Europeana mais aussi de partenariats nationaux (avec la BnF). Deux ensembles sont identifiés :
- Textes réglementaires (BO, manuels d’armes, annuaires et répertoires) ; cours et manuels d’instruction de la IIIe République ; mémoires et thèses ; cartes géographiques, plans de navires ; photographies
- Brochures et plaquettes (historiques régimentaires, travaux d’érudits) ; grandes compilations historiques comme Les armées françaises dans la Grande Guerre ; périodiques ; archives privées
Par ailleurs, la BnF va faire remonter vers Europeana l’ensemble des collections numériques des institutions documentaires françaises référencées dans Gallica : l’objectif est de donner de la visibilité européenne à des ressources nationales.
2 commentaires
Il me semble qu’il y a un type de document bien spécifique à préserver et numériser: ce sont ce qu’on appelle les Livres d’or, parus souvent immédiatement après la guerre et qui recense, par commune, profession ou institutions les combattants morts (et parfois aussi l’ensemble de combattants) durant la guerre.
Ces documents comportent parfois la photographie des soldats et une notice nécrologique ce qui en fait tout leur intérêt dans le cadre mémoriel.
De plus ces documents sont difficiles d’accès car imprimés à peu d’exemplaires et diffusés localement par leur nature même.
Ils se distinguent naturellement des historiques régimentaires cités plus haut.
Bonjour,
Vous avez raison, les livres d’or sont une source précieuse. Nous avions évoqué le cas des différents types de livres d’or dans un précédent billet .
Bien à vous,
MB