Certes il pèsera lourd dans la hotte du Père Noël, mais pour qui s’intéresse à la recherche et aux archives sur l’histoire de la Première Guerre mondiale, c’est un ouvrage incontournable qui vient d’être publié aux Presses universitaires de Rennes. Pour réaliser ce manuel de recherche sur la Grande Guerre, le Service interministériel des archives de France (ministère de la Culture et de la Communication), en partenariat avec les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, a réuni 80 contributeurs, universitaires et archivistes (voir ici la table des matières). L’objectif affiché est de « replacer les archives au cœur du processus d’élaboration de l’histoire de la Grande Guerre« . Nous sommes très heureux d’avoir contribué modestement à ce projet. Coraline Coutant et Mathieu Stoll, qui ont dirigé cette publication avec Philippe Nivet, ont accepté de répondre à nos questions.
Pourquoi le Service interministériel des Archives de France a-t-il décidé de lancer ce projet éditorial en 2012 ?
C’est même dès la fin de l’année 2011 que le Service interministériel des Archives de France a entamé la préparation du centenaire de la Grande Guerre. Le souci de mettre les sources archivistiques au cœur de la commémoration et de les rendre accessibles au public de manière très large a été très tôt exprimé – et s’est traduit, depuis, par le lancement du Grand Mémorial, inauguré le 11 novembre 2014, et la Grande Collecte, lancée en 2013 et 2014.
Cent ans après le conflit, la production d’un guide à destination des lecteurs semblait indispensable, afin d’accompagner tous ceux qui souhaitaient se plonger dans les sources de la première guerre mondiale. Nous avons donc réuni un comité scientifique rassemblant des archivistes issus des Archives départementales, des Archives nationales, mais aussi du Service historique de la Défense et des Archives diplomatiques, ainsi que des universitaires, parmi lesquels Philippe Nivet, Annette Becker et Georges-Henri Soutou. La principale question qui s’est alors posée, c’était la forme à donner à l’ouvrage et les moyens à mettre en œuvre pour le réaliser.
Comment peut-on définir cet ouvrage et quel est son objectif ?
Il ne s’agissait pas de compiler un nouveau guide des sources, identique à celui qui existe déjà pour la guerre 39-45 (La seconde guerre mondiale. Guide des sources conservées en France. 1939-1945, Direction des archives de France, 1994). Aujourd’hui, c’est en ligne que les usagers consultent les instruments de recherche, et un guide « papier » national aurait été démodé en quelques mois puisque de nombreux services d’Archives départementales et municipales se sont justement lancés dans la conception de guides des sources locaux ou dans l’inventaire de leurs séries relatives à la Grande Guerre. Par ailleurs, le Service historique de la Défense venait justement d’engager la publication d’un guide des sources qu’il conserve sur la première guerre mondiale (Archives de la Grande Guerre. Guide des sources conservées par le Service historique de la Défense relative à la première guerre mondiale, SHD, 2014).
Comme nous destinons cet outil au public le plus large possible, du chercheur spécialisé au simple curieux, du généalogiste au passionné de la période, nous avons fait le choix de recontextualiser les archives en les liant à des approches thématiques du conflit. Ce guide a donc pour objectif d’être un véritable manuel de recherche sur la Première Guerre mondiale, présentant à la fois les acquis de l’historiographie, les perspectives actuelles de la recherche et les sources documentaires auxquelles il est possible d’avoir recours. L’enjeu, pour les archives, est de favoriser une approche par producteur, de valoriser l’incroyable richesse et la diversité des fonds disponibles, et, lorsque c’est possible, de mettre en lumière des ensembles documentaires peu connus.
Comment le travail a-t-il été organisé et pourquoi avez-vous privilégié la formule binôme historien/archiviste ?
L’ouvrage est bâti en trois parties : avant la guerre, pendant la guerre, après la guerre. À l’intérieur de chaque partie, on se concentre le plus souvent sur des actions, par exemple : « organiser », « être soldat », « administrer la France en guerre » ou « honorer et se souvenir ». Nous avons essayé d’être aussi exhaustifs que possible dans l’élaboration de la table des matières, pour que tous les aspects de la guerre, au front comme à l’arrière, soient traités, même si le format de l’ouvrage ne nous permettait pas d’aborder en détail toutes les dimensions du conflit.
La collaboration entre un universitaire et un archiviste, pour chacun des sujets, a permis une complémentarité des approches : l’historien mentionne les sources qu’il a lui-même utilisées, tandis que l’archiviste peut apporter son regard de professionnel sur les fonds les plus riches, les lacunes, les sources peu connues. Une de nos satisfactions de co-directeurs de la publication, c’était d’entendre un universitaire dire combien il avait apprécié de dialoguer directement avec un archiviste, et réciproquement. Favoriser les échanges entre professionnels des archives et usagers, c’est aussi un enjeu !
Les notices sont bâties sur le même modèle. Pouvez-vous nous les décrire ?
Chaque notice commence par un bilan historiographique sur le sujet, ce qui permet au lecteur de se (re)mettre en tête les faits historiques. Suit un exposé synthétique des sources, archives publiques et privées, qu’elles soient conservées aux Archives nationales, en Archives départementales ou municipales, aux Archives diplomatiques ou au Service historique de la Défense. Pour chacun des sujets, une bibliographie d’une dizaine de titres, ouvrages classiques et nouveautés, est proposée au lecteur qui souhaiterait approfondir.
Quinze types documentaires emblématiques de la période bénéficient d’une présentation plus détaillée, avec un fac-similé du document associé à un commentaire historique et diplomatique. C’est le cas notamment des registres de matricules militaires, des dossiers de conseil de guerre et du dossier de dommages de guerre.
Vous avez fait le choix d’une publication imprimée. Avez-vous envisagé des passerelles avec le web ?
Nous avons en effet fait le choix d’une publication imprimée, car nous espérons que l’ouvrage, publié en cette première année de commémoration de la Grande Guerre, pourra avoir sa place dans les bibliothèques publiques et entre les mains des particuliers bien après la célébration du centenaire : il constitue un point historiographique cent ans après la guerre.
En revanche, des inventaires et des guides des sources, tout à fait complémentaires avec le guide Archives de la Grande Guerre, sont et seront publiés en ligne par les services d’Archives départementales et municipales. Avec le portail national interministériel des Archives de France, actuellement en cours de construction, ces outils pourront être mutualisés. Nous encourageons vivement les lecteurs du présent ouvrage à poursuivre leur recherche en fréquentant les salles de lecture et les sites Internet du réseau des Archives de France !
3 commentaires
Moi j’ai un problème. Voila mon grand père a participé a la première guerre mondiale. Son est Benmechta Tahar ben Talhi. Les documents sont introuvable a cause d’un feu qui attaqué la maison de mon grand pere. Nous voulons que vous nous aideés a retrouver les traces de cet ancien combattant qui a passé ca vie pour défondre La France. Il est né en 1898 a Penthièvre, Bone. Région de Constantine, Algérie. Merci de votre aide.
Le nom de mon grand père est : Benmechta Tahar ben Talhi. I will provide you with all / necessary documents that you ask for. Like Acte de Naissance, Fiche fammiliale…..etc Merci de votre attention et aide.
Bonjour. Je suis à la recherche du nombre de prisonniers allemands à Houdain 1914-1915 et leurs noms.
Vous pouvez m’aider à retrouver cet information. Merci