Le correspondant de guerre et le général
Archives / 5 février 2013

Document : Lettre de Ludovic Naudeau au général Gérald Pau (4 mars 1915). Origine : Fonds privé famille Pau. Les archives privées contribuent, au même titre que les archives publiques, à nourrir la recherche en histoire. Elles sont conservées tantôt par des personnes privées (familles, entreprises, associations, etc.) tantôt par des services d’archives publiques. Parmi ces archives privées, les archives personnelles, surtout celles qui ont été constituées par des personnalités historiques, tirent leur richesse de la diversité et de l’unicité des documents qu’elles recèlent. Ainsi des lettres inédites, des journaux intimes, des photographies, des films ou des objets apporteront souvent des éclairages nouveaux et permettront d’appréhender des réalités peu ou pas perceptibles dans les archives publiques comme l’histoire familiale, la vie quotidienne, les mœurs, les réseaux de sociabilité. Il reste encore beaucoup de ces documents dans les familles. Quand ils n’ont pas été vendus ou dispersés, on peut espérer en trouver en s’adressant aux descendants. Ces recherches, naguère difficiles et fastidieuses, sont aujourd’hui facilitées par internet. Je garde ainsi un excellent souvenir de ma rencontre et de mes échanges avec Jean Tannery alors que je préparais un article sur son père. Le document que je veux mettre en lumière aujourd’hui…

Visite au musée de la Grande Guerre à Meaux
Musées , Objets , Patrimoine / 20 janvier 2013

Pendant les vacances de Noël, nous avons visité le musée de la Grande Guerre de Meaux. Il n’est pas difficile de trouver l’imposant bâtiment de l’architecte Christophe Lab, au pied de la Liberté éplorée, monument offert à la France par les États-Unis en septembre 1932. Cet ensemble monumental rend hommage aux soldats français qui ont résisté à l’avance allemande devant Meaux pendant la première bataille de la Marne en septembre 1914. Officiellement inauguré le 11 novembre 2011, le musée s’appuie sur l’importante collection de Jean-Pierre Verney (20 000 objets et 30 000 documents !) et dépend de la communauté d’agglomération du Pays de Meaux. L’historien Marc Ferro est président d’honneur du Conseil scientifique. Le musée, qui a pour ambition d’expliquer la Première Guerre mondiale de façon pédagogique, s’adresse à tous les publics, y compris les plus jeunes. Les deux batailles de la Marne occupent une grande place dans l’exposition, sans que les autres aspects nationaux et internationaux de la guerre soient négligés.   Nous avons été séduits par l’utilisation de l’espace dans toutes les dimensions. Après avoir traversé des salles introductives consacrées aux origines du conflit, on pénètre dans une galerie en marchant aux côtés des soldats de 14 de…

L’ECPAD nous emmène au Cameroun en 1917-1918
Archives , Sources figurées / 17 décembre 2012

Le « fonds Première Guerre mondiale » de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) comprend des images (près de 110 000 clichés et plus de 2 000 films) et des archives écrites (en particulier des notes manuscrites des opérateurs, des registres et des livres d’entrée tenus par les archivistes de la section photographique et cinématographique des armées). L’ECPAD conserve aussi des images provenant de dons privés (16 000 photos), souvent accompagnées d’une riche documentation (journaux intimes, dessins, etc.). Consultable au fort d’Ivry dans le Val-de-Marne, le « fonds Première Guerre mondiale » est en grande partie numérisé (95%). L’établissement permet aux internautes de découvrir régulièrement une partie de ce fonds sur son site internet. Depuis le 3 décembre, l’ECPAD propose ainsi un thema remarquable consacré au Cameroun de 1917 à 1918, qui se compose d’une galerie photos et d’un dossier documentaire. L’origine de ce fonds remonte à la Première Guerre mondiale. En février 1916, au terme d’une longue campagne, les alliés (Belges, Britanniques et Français) chassent les Allemands du Cameroun. Dans les mois qui suivent, les vainqueurs se partagent l’ancienne colonie allemande et c’est ainsi que les autorités militaires françaises dépêchent un opérateur photographique militaire chargé de « dresser un…

Ernst Johannsen et les Quatre de l’infanterie
Arts Littérature Cinéma / 9 décembre 2012

J’ai récemment découvert le livre d’Ernst Johannsen, Quatre de l’infanterie. Je connaissais le film de guerre allemand directement inspiré du roman : Westfront 1918, réalisé par Georg Wilhelm Pabst en 1930, est connu en France sous le titre Quatre de l’infanterie. Il y a quelques années, il a été diffusé dans l’émission le Cinéma de minuit sur FR3, à l’occasion d’un cycle Première Guerre mondiale. Pabst a réalisé une œuvre cinématographique proche du documentaire. Pendant plus d’une heure trente, le spectateur suit le quotidien de quatre soldats allemands sur le front de l’ouest en 1918. Les bruits de la guerre (bombardements, explosions, coups de feu, cris) remplacent une musique quasiment absente et couvrent des dialogues rares et courts (voir ici un extrait du film Quatre de l’infanterie). Ce film pacifiste est, à mon avis, l’un des meilleurs films consacrés à la Grande Guerre. La découverte récente du roman m’a amené à m’intéresser au mystérieux Ernst Johannsen et à ses traducteurs. Le livre est très bien présenté par Arnaud Carrobi sur son blog Le parcours du combattant de la guerre 1914-1918. La version française du roman a été publiée aux Editions de l’Epi à Paris en 1929 et la traduction est…

La Grande Guerre s’est invitée à Brazzaville en novembre

A l’occasion des cérémonies du 11 novembre 2012, l’Institut français du Congo et le lycée français Saint-Exupéry de Brazzaville ont organisé les premières rencontres Images et histoire à Brazzaville. L’Afrique dans les tranchées est le thème retenu par les organisateurs, Louis Estienne, Soukeye Estienne, Christophe Jegat et Gonzague Batteux, proviseur du lycée. Ce premier festival s’inscrit dans une perspective plus large. Il est la suite logique d’un cycle Cinéma et histoire organisé deux fois par mois dans la capitale congolaise depuis 2011 sous la forme d’une projection cinématographique suivie d’une conférence. Il préfigure aussi les manifestations qui accompagneront les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale en Afrique équatoriale. Ainsi, du 11 au 16 novembre, des chercheurs et universitaires congolais et français ainsi que des professeurs du secondaire ont participé à un colloque original ouvert au grand public (le programme se trouve ici). Les matinées de la semaine ont été consacrées à des interventions thématiques destinées aux élèves du lycée français Saint-Exupéry de Brazzaville et de quelques établissements congolais de Brazzaville (parmi lesquelles l’École militaire préparatoire Général Leclerc). Ainsi, Jean-Yves Le Naour est intervenu sur l’expérience combattante tandis qu’Annette Becker a évoqué Apollinaire, un écrivain du front. Le 16…

Un nouveau blog : Paysages en bataille
Uncategorized / 22 novembre 2012

Résilience, Fabienne Loodts @paysagesenbataille.be Nous voulons vous faire part de la venue  d’un petit dernier dans notre blogoliste : Paysages en bataille. Né au début du mois de novembre 2012, ce blog est animé par la journaliste belge Isabelle Masson-Loodts, qui mène une grande enquête sur les séquelles environnementales de la Première Guerre mondiale. Son travail est soutenu par le Fonds pour le journalisme. Pour Isabelle Masson-Loodts, le blog est destiné « à fournir un récit évolutif des investigations ». Le sujet est passionnant, les articles sont originaux et très intéressants et le blog est magnifiquement illustré. Voici un exemple des articles publiés : La résilience écologique des champs de bataille Le lourd héritage des munitions de guerre Les trois millions d’obus noyés en Mer du Nord Les arbres de guerre, arbres témoins Des regards de combattants sur la nature Bonne découverte.

C’était un 11 novembre 1934…
Commémorations / 21 novembre 2012

Les manifestations de novembre autour de la Grande Guerre nous ont tenus éloignés de ce blog depuis quelques semaines. Il est plus que temps de donner la réponse à l’énigme du 11 novembre. Nous vous proposions de retrouver la date d’une photographie extraite de Gallica, représentant une cérémonie du 11 novembre. Comme certains nous l’ont écrit, il s’agit du cénotaphe dressé sous l’Arc de Triomphe à l’occasion des fêtes de l’armistice le 11 novembre 1934. En effet, on distingue nettement en arrière-plan un immense blason au milieu de l’arche : l’aigle bicéphale de la dynastie des Karađorđević [Karageorgévic], qui reprend l’aigle traditionnel de l’ancienne dynastie serbe des Nemanjic. A travers ce symbole, la France apporte son soutien au royaume de Yougoslavie, après l’assassinat du roi Alexandre Ier (1888-1934) par des terroristes croates à Marseille, au cours d’une visite officielle en France. L’attentat a aussi coûté la vie au ministre français des Affaires étrangères, Louis Barthou, venu accueillir le souverain yougoslave à son arrivée dans la cité phocéenne.  

C’était un 11 novembre… mais lequel ? A vous de jouer
Commémorations , Sources figurées / 4 novembre 2012

Dans moins d’une semaine, nous célèbrerons le 94e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Signé à 5 heures 10 du matin dans la clairière de Rethondes et prenant effet à 11 heures, l’armistice était conclu pour 36 jours renouvelables. En effet, si un armistice suspend les hostilités, il ne met pas fin officiellement à la guerre. Cependant, dans les faits, la guerre était terminée. En France, la date du 11 novembre a été retenue, non sans difficultés, pour commémorer la victoire dans un premier temps. Mais dès le début des années 1920, c’est la fin de la guerre que les Français célèbrent à l’occasion du 11 novembre, devenu fête nationale (donc férié et chômé). La photographie ci-dessous représente une de ces commémorations du 11 novembre. Nous vous proposons de deviner de quelle année il s’agit. A vos commentaires…

Pour une approche régionale de la Grande Guerre
Recherche , Uncategorized / 1 novembre 2012

   Le 13 novembre 2012, l’Université de Rennes 2 et le CERHIO (UMR CNRS 6258) organisent avec le Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (CREC) une journée d’étude sur le thème « Pour une approche régionale de la Grande Guerre ». Cette rencontre, accueillie par les Archives départementales d’Ille-et-Vilaine à Rennes, marque la première étape d’une série de manifestations consacrées à la commémoration du début de la Première Guerre mondiale en Bretagne et dans les régions de l’Ouest de la France en 2014. Rendez-vous le 13 novembre à partir de 9 h 30 à l’auditorium des archives départementales d’Ille-et-Vilaine. L’entrée est gratuite. Retrouvez le programme dans le dossier de presse de la journée d’étude.