« Avis à la population » : bientôt la Journée internationale des Femmes !
Archives , Musées , Recherche / 4 mars 2012

La Journée internationale des Femmes, le 8 mars prochain, nous donne l’occasion de parler de la place des femmes dans la Grande Guerre. En l’absence de son mari mobilisé, une femme récupère les fonctions de crieur public (photographie de presse, Agence Rol), 1916. Source : gallica.bnf.fr / BnF   L’émancipation des femmes, tant politique que sociale ou professionnelle, n’a pas attendu le conflit mondial, comme l’ont bien montré des historien-ne-s, à l’instar de Françoise Thébaud. Et les changements apportés, bien qu’ils aient été très visibles pendant le conflit, se sont finalement souvent avérés superficiels ou provisoires. Un court dossier sur le site Chemins de Mémoire fait état de l’évolution de l’historiographie et de l’impossibilité de traiter le sujet de manière univoque. Jeudi 8 mars 2012, le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux propose un Bistrot historique sur les pionnières de l’aviation (« Les Reines du Ciel, aviatrices célèbres »). Des visites guidées sur le thème des femmes dans la guerre sont également proposées. Et l’on trouvera, sur le site Internet du musée, des ressources mises en ligne à l’occasion de l’exposition consacrée en 2010-2011 aux femmes dans la Grande Guerre. Dimanche 11 mars, l’Historial de la Grande Guerre va…

De l’intérêt des livres d’or
Archives , Recherche / 19 février 2012

Document : Livre d’or de l’enseignement primaire. Département de l’Ain. 1914-1918, Paris, SADAG, 1920, 103 p. Origine : collection particulière. Plusieurs centaines de livres d’or ont été publiés après la guerre. Le plus connu est sans doute le projet de Livre d’or des Français morts pour la France destiné à être déposé au Panthéon à Paris. Sa conception a été initiée par l’Etat (loi du 25 octobre 1919 « relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre »). Le ministère des Pensions, nouvellement créé, s’est appuyé sur le fichier constitué par le ministère de la Guerre dès 1914, demandant aux communes de compléter ou d’amender les listes communales. Ce gigantesque travail n’a cependant jamais été finalisé, en raison de nombreuses difficultés (dont certaines sont exposées dans un article de la Voix du Combattant du 20 novembre 1921). Heureusement, les Archives Nationales (site de Fontainebleau) conservent les listes des morts pour la France établies par commune à cette occasion. Les renseignements qu’ils contiennent sont sommaires : nom, prénoms, date et lieu de naissance, régiment et grade et enfin date et lieu de mort. Ces listes diffèrent souvent de celles qui…

Des prisonniers de guerre russes dans le Cambrésis en 1915
Archives / 3 février 2012

Document : photographie d’un groupe de prisonniers russes dans un village du Nord de la France en 1915. Origine : collection particulière. La scène se passe à Saint-Aubert en 1915. Ce petit village du Cambrésis, à environ 15 kilomètres de Cambrai, est occupé par l’armée allemande à partir du 25 août 1914. Avec la stabilisation du front, la commune se retrouve à moins de trente kilomètres en arrière des lignes allemandes. L’originalité de ce document tient à la présence d’un groupe de prisonniers russes. Car si l’histoire des Russes dans l’est de la France est bien connue notamment grâce aux travaux de quelques historiens, en revanche elle n’a pas été étudiée pour le département du Nord. Ces hommes ont laissé peu de traces : les témoins ont disparu et les sources les concernant sont peu nombreuses, se résumant à de brèves allusions dans les souvenirs laissés par des civils. Les images sont rares. Il reste surtout de leur passage dans le Nord plusieurs centaines de tombes dans les cimetières militaires des environs. Pourquoi des Russes ont-ils séjourné dans le nord envahi près du front ? La condition des prisonniers de guerre est définie par les conventions de La Haye :…

Le rapport de préfiguration du centenaire

Le 11 novembre 2011, un rapport de préfiguration du centenaire de la Première Guerre mondiale intitulé Commémorer la Grande Guerre (2014-2020) : propositions pour un centenaire international, signé par Joseph Zimet (Direction de mémoire, du patrimoine et des archives), a été remis au président de la République. Le centenaire doit être « une nouvelle pierre ajoutée au singulier édifice mémoriel bâti par les Français » (p. 10). Ce rapport d’une centaine de pages donne les premières orientations en matière de financement, de gouvernance, de projets scientifiques et de calendrier. Pour la France, les enjeux sont internationaux, culturels, éducatifs, économiques et sociaux, etc. Parmi les projets envisagés, il y a l’inscription au patrimoine mondial de l’Humanité des principaux paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre. Un premier programme a déjà été établi pour l’année 2014, celle de « la levée de rideau du 100e anniversaire ». Elle sera marquée par six grands rendez-vous (voir p. 14), parmi lesquels l’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix le 11 novembre 2014. Pour mettre en œuvre le programme commémoratif du centenaire de la Première Guerre mondiale, une mission interministérielle doit être créée au début de cette année 2012. La numérisation et la valorisation…

Meilleurs voeux !
Archives / 24 janvier 2012

Document : vœux du lieutenant-colonel Gourguen, chef du 2e bureau de l’état-major de l’armée, à son personnel le 31 décembre 1918. Origine : Service historique de la Défense, archives rapatriées de Moscou, en cours de classement. Les archives de l’état-major de l’armée, créé en 1890, sont aujourd’hui conservées au Service historique de la Défense. On les trouve principalement dans la volumineuse sous-série 7 N (1 659 cartons dont 1235 couvrent les années de guerre), mais également dans les archives rapatriées de Moscou (archives saisies pendant la Seconde Guerre mondiale par les Allemands puis détenues par les Soviétiques, avant la restitution à la France dans les années 1990-2000). Les archives des attachés militaires ou encore du 2e bureau demeurent mieux connues que celles des services courants.  Pourtant, ces dernières renferment des documents originaux qui dépeignent la vie quotidienne au sein des services, comme l’attestent ces vœux du lieutenant-colonel Gourguen. A la date du 31 décembre 1918, il n’y a pas encore de traité de paix, mais les combats ont cessé et on ne meurt plus à la guerre à l’ouest. Une fois rédigée par le secrétariat du chef de bureau, cette note a été ventilée dans toutes les sections (plus d’une…