A vos plumes et à vos sources !
Uncategorized / 2 juin 2015

Depuis plus de trois ans, nous publions régulièrement des articles sur les sources relatives à la Grande Guerre. Nous avons interviewé des archivistes, des historiens et des passionnés. Aujourd’hui nous voulons donner la parole aux lecteurs. Nous vous invitons à nous proposer un texte mettant en valeur une source, un fonds ou un instrument de recherche que vous avez découvert, que vous connaissez bien ou qui vous semble trop peu connu. Quelques recommandations : l’article ne doit pas excéder 5000 signes ; il doit comporter des liens hypertextes et être accompagné d’une ou plusieurs illustrations. Vous pouvez nous l’envoyer à l’adresse suivante : sourcesdelagrandeguerre@gmail.com Le jury se réunira le 1er juillet pour sélectionner le texte qui sera publié ! A vos plumes et à vos sources…Et au plaisir de vous lire !

L’état civil des régiments
Archives / 18 mai 2015

Récemment, les Archives nationales ont mis en ligne un nouvel instrument de recherche concernant l’état civil des régiments, hôpitaux militaires et ambulances de la Première Guerre mondiale. C’est l’occasion pour nous d’évoquer cette source méconnue. Ci-contre : acte de décès du lieutenant Charles Péguy [Archives nationales] ** L’état civil dans les armées Très tôt, la loi a prévu que des officiers d’état civil spéciaux puissent remplir les missions d’état civil habituellement dévolues aux maires pour les militaires  se trouvant en France et hors de France, en temps de guerre ou dans certaines circonstances analogues au temps de guerre (état de siège par exemple). Ainsi, à partir de la fin du XVIIIe siècle, les armées assurent la tenue de l’état civil, c’est-à-dire les actes de naissance, mariage et décès ainsi que la légitimation, la reconnaissance, l’adoption, le divorce, l’interdiction, l’émancipation, la déclaration d’absence et la disparition. Ces archives sont aujourd’hui conservées au Service historique de la Défense dans les sous-séries Xz (état-civil de 1793 à 1900) et Ya (hôpitaux militaires et état civil). La tenue des registres d’état civil Dès la déclaration de la guerre en 1914, les dispositions du temps de paix s’appliquent. Elles prévoient que les actes d’état civil…

Léon Bourlet, des « pays envahis » aux Eparges
Généalogie / 25 avril 2015

Pour la troisième fois en moins d’un an, j’écris la biographie d’un ancêtre mort pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Léon Bourlet est le frère cadet de mon arrière-grand-père, Resté dans les « pays envahis » lors de l’invasion d’août 1914, il choisit de rejoindre la France non occupée. ** Léon Bourlet est né à Saulzoir (Nord) le 1er avril 1892. Quand j’ai entamé les premières recherches à son sujet, je me suis aperçu que Léon avait épousé Henriette Gabelle en septembre 1911, sœur de mon arrière-grand-mère. Ainsi les deux frères étaient mariés aux deux sœurs ! Léon est ouvrier quand il est incorporé au 127e régiment d’infanterie de Valenciennes le 10 octobre 1913. Toutefois, il est réformé par la commission de réforme de Valenciennes pour otite chronique et perforation du tympan le 10 juillet 1914. Ainsi, à la déclaration de guerre, il n’est pas rappelé sous les drapeaux. A partir du 25 août 1914, Saulzoir est occupé par l’armée allemande. Il est pris au piège derrière la ligne de front. Évadé des pays envahis Néanmoins, et bien que réformé, il décide de rejoindre la France non occupée. Mon grand-père, alors âgé de 5 ans, se souvenait de son oncle…

#RWEB1418 : Suivez le guide dans les sources numérisées de la Grande Guerre
Archives , Bibliothèques / 12 avril 2015

Les 10 et 11 avril, la mission du Centenaire a organisé les Rencontres du Web 14-18 à la Gaîté Lyrique à Paris. A cette occasion, nous sommes intervenus pour introduire la journée du 11 avril consacrée aux sources numérisées et à leur exploitation. Nous publions ici le texte de notre communication. Nous avons cherché à brosser un tableau synthétique des sources en ligne et des descriptions de sources, autrement dit des instruments de recherche, parce que la mise en ligne de sources n’a de sens que si elles sont interrogeables, ce qui suppose un long travail préalable de description et d’indexation par des professionnels, que les utilisateurs gagnent à comprendre. Ce tableau est loin d’être exhaustif. Tout part de notre blog… Depuis 2012, nous écrivons ce blog, que nous alimentons au gré de nos rencontres, de nos découvertes et de nos sujets de recherche. Ce blog, nous l’avons créé pour plusieurs raisons. D’abord nous voulions mettre nos deux expériences d’enseignant-chercheur et de conservatrice du patrimoine au service de notre intérêt commun pour les sources de la Grande Guerre. La forme du blog, tout en nous offrant un outil de travail, permet une libre expression et des possibilités de partage et…

Faire des recherches sur un poilu d’Orient
Archives , Généalogie , Recherche / 16 mars 2015

Publication de l’Association vosgienne des anciens combattants de l’armée d’Orient (mars 1929) [Gallica]   La semaine dernière, Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État chargé des Anciens Combattants et de la mémoire auprès du ministère de la Défense, s’est rendu en Grèce, en Macédoine, en Serbie et en Roumanie, pour commémorer le centenaire du début des opérations militaires sur le front d’Orient. On peut suivre ce voyage mémoriel et commémoratif sur le carnet de voyage de Stéphanie Trouillard, journaliste à France24. A cette occasion, nous nous sommes intéressés aux sources permettant de partir sur les traces des poilus d’Orient. Environ 80 000 hommes ont débarqué aux Dardanelles en 1915 et 400 000 autres ont combattu dans les Balkans de 1915 à 1920. A première vue, la recherche d’informations paraît compliquée. Peu d’études et de monographies ont été consacrées à ce front par les historiens. De plus, l’éloignement des champs de bataille et des lieux de mémoire, l’éparpillement des sources en France, l’absence d’archives en Macédoine (ce qui ne semble pas être le cas en Bulgarie) et la barrière de la langue quand les recherches se déplacent dans les Balkans compliquent plus encore les recherches. Pourtant, comme nous l’avons déjà montré en présentant notamment…

Charles Bourlet, mort pour la France le 7 mars 1915
Généalogie / 7 mars 2015

Une fois n’est pas coutume, j’ai choisi d’écrire l’histoire d’un ancêtre soldat de la Grande Guerre (voir à ce sujet Ecrire l’histoire d’un ancêtre soldat de la Grande Guerre : le travail des écrivains publics-biographes sur le site internet de la Mission du Centenaire). ** Frère aîné de mon arrière-grand-père, Charles Bourlet est né à Saulzoir (Nord) le 24 septembre 1884. Au début du XXe siècle, il se fait embaucher dans les grandes usines métallurgiques du bassin industriel de Denain. A l’époque, le train, qui dessert tous ces petits villages, transporte les villageois devenus ouvriers. Le service militaire et la dispense En octobre 1905, Charles accomplit ses obligations militaires au 160e régiment d’infanterie de Toul en Meurthe-et-Moselle, face à la frontière franco-allemande. Cependant, son expérience des casernes est brève. En septembre 1906, il est classé soutien de famille et envoyé dans la disponibilité. Pourquoi accomplit-il une année de service avant de bénéficier de cette dispense ? La dispense pour soutien de famille est prévue par la loi sur le recrutement de l’armée du 15 juillet 1889. La situation familiale et, dans une moindre mesure, les ressources financières de la famille sont les critères principaux d’attribution. Ainsi, la plupart des jeunes…

La Prière des ruines
Arts Littérature Cinéma / 26 février 2015

A l’occasion de recherches dans le fonds privé d’un particulier, je suis tombé sur une importante collection de chansons datant de la Première Guerre mondiale. Quel trésor ! Parmi ces centaines de dépliants, l’un d’eux a attiré mon attention : La Prière des ruines. En 1914, les Français chantent beaucoup. Dans certaines régions, la chanson est une véritable institution. Ainsi, dans le Nord, l’activité chansonnière, qui s’est développée depuis le milieu du XIXe siècle, est florissante. C’est ainsi que la berceuse Dors, min p’tit quinquin, min p’tit pouchin, min gros ruchin du poète lillois Alexandre Desrousseaux (1820-1892) est devenue la chanson emblématique de Lille. Écrite en 1853, L’canchon dormoire (son titre original) dépeint la vie des ouvrières du Nord dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle a aussi été le chant de marche des soldats du Nord pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Cette chanson est évidemment très connue dans le Nord et sa notoriété dépasse les frontières du Nord avant la guerre. La guerre n’interrompt pas cette activité, bien au contraire. La chanson connaît même un renouveau. Dans les armées, les soldats chantent beaucoup, des chants réglementaires évidemment, mais aussi des productions plus ou moins tolérées par la…

Les sources du ravitaillement alimentaire dans l’armée française pendant la Grande Guerre
Archéologie , Recherche / 1 février 2015

En cette veille de Chandeleur, nous nous intéressons aux sources du ravitaillement militaire, en laissant la parole à Stéphane Le Bras, maître de conférences en histoire contemporaine et auteur d’une thèse intitulée Négoce et négociants en vins dans l’Hérault : pratiques, influences, trajectoires (1900-1970). *** Peu d’études ont été consacrées à l’histoire du ravitaillement alimentaire dans l’armée française pendant la Grande Guerre. Le sujet a longtemps été considéré comme un thème peu sérieux. Ainsi, le ravitaillement renvoyait simplement à un discours folklorique, symbolisé par l’argot du poilu où coexistaient « pinard », « singe », « popote » et autre « tambouille ». Cette vision largement caricaturale, matérialisée par exemple par les cartes postales, contribue à expliquer l’absence de travaux  de fond sur les enjeux liés au ravitaillement alimentaire, alors même que les études s’élargissaient à l’Autre front. Il est primordial de comprendre que la question du ravitaillement des troupes françaises entre 1914 et 1918 dépasse le simple cadre de l’acheminement de telle ou telle denrée au front, sa quantité, son coût, son goût voire l’évocation du soutien au moral des soldats, et qu’elle participe à plein à l’économie de guerre. Très concrètement, l’analyse des sources à notre disposition sur le sujet permet de mettre en exergue des…

Les journaux de guerre 1914-1918
Presse / 21 janvier 2015

Le 31 juillet 2014, les éditions londoniennes Albertas ont lancé en France les Journaux de guerre 1914-1918. Cette série hebdomadaire aborde l’histoire de la Première Guerre mondiale à travers la presse de l’époque. Jusqu’à présent, 22 numéros ont été publiés (sur 52), en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France et avec le soutien du Centre d’études et de documentation Guerres et Sociétés contemporaines. Julie Maeck, docteure en histoire et maîtresse de conférences à Sciences Po Paris, en est rédactrice en chef. Les thèmes de chaque numéro sont choisis en fonction de la chronologie et des événements relatés dans la presse. Tous les aspects sont ainsi abordés : les grandes batailles, la vie quotidienne au front, à l’arrière et dans les territoires occupés, les relations internationales, l’économie, la politique, etc. Tous les numéros suivent la même trame : Une sélection de journaux de 1914-1918 réimprimés sous la forme de fac-similés en version intégrale : grands titres nationaux et régionaux français, de divers courants de pensée, journaux de la presse clandestine, étrangères, des pays envahis et du front (Ouest Eclair, Est Républicain, L’Humanité, Le Temps, La Gazette des Ardennes, La Croix, L’écho des Gourbis, etc.) ; Un édito qui est une…

Archives de la Grande Guerre
Archives , Recherche / 17 décembre 2014

Certes il pèsera lourd dans la hotte du Père Noël, mais pour qui s’intéresse à la recherche et aux archives sur l’histoire de la Première Guerre mondiale, c’est un ouvrage incontournable qui vient d’être publié aux Presses universitaires de Rennes. Pour réaliser ce manuel de recherche sur la Grande Guerre, le Service interministériel des archives de France (ministère de la Culture et de la Communication), en partenariat avec les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, a réuni 80 contributeurs, universitaires et archivistes (voir ici la table des matières). L’objectif affiché est de « replacer les archives au cœur du processus d’élaboration de l’histoire de la Grande Guerre« . Nous sommes très heureux d’avoir contribué modestement à ce projet. Coraline Coutant et Mathieu Stoll, qui ont dirigé cette publication avec Philippe Nivet, ont accepté de répondre à nos questions. Pourquoi le Service interministériel des Archives de France a-t-il décidé de lancer ce projet éditorial en 2012 ? C’est même dès la fin de l’année 2011 que le Service interministériel des Archives de France a entamé la préparation du centenaire de la Grande Guerre. Le souci de mettre les sources archivistiques au cœur de la commémoration et de les rendre accessibles au public…