Je commence aujourd’hui un « billet-feuilleton » consacré au programme Europeana Collections 1914-1918. C’est un projet international de numérisation et de diffusion, via un portail européen, de documents se rapportant à la Première Guerre mondiale. Soutenu par la Commission européenne, ce projet est impressionnant, tant par ses objectifs (mise en ligne de plus de 400000 documents) que par l’important travail de coordination qu’il suppose à l’échelle européenne (mise en place de partenariats, sélection des documents, numérisation et océrisation, interopérabilité des métadonnées, agrégation des contenus, médiation…). En voici la genèse. En 2010, dix bibliothèques nationales de huit pays européens, ainsi que deux partenaires techniques, ont décidé de se réunir autour d’un projet commun visant à numériser et à proposer en ligne un corpus riche et varié de documents numérisés traitant de la Grande Guerre. Ces pays, qui figuraient en 1914-1918 du côté de la Triple Entente, de la Triple Alliance ou des Neutres, sont : l’Allemagne, la France, l’Italie, la Belgique, le Royaume-Uni, le Danemark, l’Autriche, la Serbie. La France est représentée par la Bibliothèque nationale de France (BnF) et la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU) de Strasbourg. 17 thématiques ont été retenues (par exemple : littérature de guerre ; chants et partitions…
La Bibliothèque de documentation internationale contemporaine met Blaise Cendrars à l’honneur à l’occasion du 50e anniversaire de sa disparition et de l’acquisition de l’édition originale de J’ai tué. C’est l’occasion de revenir sur le parcours de l’écrivain d’origine suisse qui s’est engagé dans l’armée française comme volontaire étranger dès 1914 et a été amputé du bras droit en septembre 1915. Il a laissé deux témoignages de son expérience de guerre : J’ai tué (1918) et La Main coupée (1946). En partant de l’expérience et des écrits de Cendrars, la BDIC a réalisé, outre une bibliographie thématique sélective, plusieurs dossiers très intéressants sur Cendrars et la presse illustrée, La blessure et la mutilation des combattants dans les affiches françaises, L’artisanat de tranchée : « Je tiens le filon », Cendrars et le cinéma. C’est aussi l’occasion de mieux connaître la BDIC, cette bibliothèque créée en 1917 pour collecter le patrimoine de la Première Guerre mondiale et favoriser la connaissance historique. Un dossier consacré à la littérature combattante (J’ai tué de Blaise Cendrars et le fonds des récits de guerre à la BDIC) me permet d’évoquer l’intérêt de comprendre les modes de constitution et de classement des collections d’une bibliothèque. Deux exemples : – …
Le 11 novembre 2011, un rapport de préfiguration du centenaire de la Première Guerre mondiale intitulé Commémorer la Grande Guerre (2014-2020) : propositions pour un centenaire international, signé par Joseph Zimet (Direction de mémoire, du patrimoine et des archives), a été remis au président de la République. Le centenaire doit être « une nouvelle pierre ajoutée au singulier édifice mémoriel bâti par les Français » (p. 10). Ce rapport d’une centaine de pages donne les premières orientations en matière de financement, de gouvernance, de projets scientifiques et de calendrier. Pour la France, les enjeux sont internationaux, culturels, éducatifs, économiques et sociaux, etc. Parmi les projets envisagés, il y a l’inscription au patrimoine mondial de l’Humanité des principaux paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre. Un premier programme a déjà été établi pour l’année 2014, celle de « la levée de rideau du 100e anniversaire ». Elle sera marquée par six grands rendez-vous (voir p. 14), parmi lesquels l’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix le 11 novembre 2014. Pour mettre en œuvre le programme commémoratif du centenaire de la Première Guerre mondiale, une mission interministérielle doit être créée au début de cette année 2012. La numérisation et la valorisation…