Drapeau du 201e régiment d’infanterie, modèle 1880 (02527;Ba 701), Paris, Musée de l’Armée (photo musée de l’Armée). Curieux de savoir ce que sont devenus les drapeaux et les étendards des régiments français de la Grande Guerre, nous nous sommes adressés au Département contemporain du Musée de l’Armée, qui a bien voulu répondre à nos questions à ce sujet. ** Quelles sont les différentes parties d’un drapeau et d’un étendard ? En 1914, les drapeaux régimentaires de l’armée française sont confectionnés selon le modèle réglementaire établi en 1880. Celui-ci fait suite à la décision du ministère de la Guerre en date de juin 1878 de remplacer la totalité des emblèmes. Le 14 juillet 1880, le président de la République Jules Grévy remet les nouveaux drapeaux lors d’une cérémonie à l’hippodrome de Longchamp, une scène immortalisée par le peintre Edouard Detaille. Ainsi, les troupes à pied reçoivent des drapeaux ; les troupes montées (la cavalerie, l’artillerie et le train des équipages) reçoivent des étendards, c’est-à-dire des emblèmes aux dimensions réduites, limitant la prise au vent et donc adaptés aux contraintes spécifiques du déplacement de ces troupes. Le modèle 1880, également dénommé « modèle IIIe République », se compose d’un tablier de soie bleu-blanc-rouge en…
Londres n’a pas connu les destructions des villes du front. Tout au plus la ville a-t-elle été victime de plusieurs raids aériens allemands, qui ont occasionné la mort de plusieurs centaines de personnes. Pourtant, la Grande Guerre est partout à Londres. Cette forte empreinte montre combien le conflit a marqué la conscience collective des Britanniques. Ainsi, les nombreux monuments et les magnifiques collections de certains musées londoniens ont de quoi satisfaire les passionnés de la Grande Guerre. En voici une sélection. Plusieurs musées consacrent une partie de leurs collections à la Première Guerre mondiale. Le plus connu est évidemment l’Imperial War Museum, qui ne concerne pas uniquement la Grande Guerre. Les expositions de divers matériels (tanks, avions, canons, uniformes, etc.) et les nombreux documents (films, photographies, archives, témoignages de vétérans) méritent le détour. Une tranchée est reconstituée : elles éveillera les sens ! Beaucoup moins connus sont le National Army Museum, le Guard’s Museum et le Royal Air Force Museum. Enfin, un thème « War and Memory » dans la partie 1900-1960 de la Tate Britain revient sur la Première Guerre mondiale dans l’art britannique au travers notamment des œuvres du peintre Richard Nevinson (1889-1946), du sculpteur Charles Sargeant Jagger (1885-1934) ou…
Une fois n’est pas coutume, je vous propose de nous intéresser à un objet de la Grande Guerre. Les collections du Musée du Souvenir des écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan sont composées de milliers d’objets (uniformes, médailles et décorations, iconographies, armes et tableaux) et de documents (archives, livres, photographies, dessins). Le musée a été inauguré par le président de la République Armand Fallières à Saint-Cyr-l’Ecole le 24 juillet 1912. Dans le cadre de mes activités de recherche, je me rends souvent au musée du Souvenir, notamment pour consulter les riches archives laissées par les promotions de La Spéciale. Parmi les 3 000 objets exposés, certains ont une histoire extraordinaire, comme la tabatière du tsar Nicolas II ou la bicyclette de la Mission Marchand. Le poteau-frontière allemand fait partie des curiosités du musée. L’objet, d’une hauteur de plus d’un mètre, est légendé comme suit : « Poteau frontière enlevé près de Pfetterhausen (Alsace) 1914 par les troupes du général Jullien, ancien commandant en second de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, 1911-1912« . Telle était déjà sa description lors de la visite du président Poincaré à l’École spéciale militaire en 1919, comme le rapporte le Petit Parisien du mardi 8 juillet 1919. Pourtant les…
Pendant les vacances de Noël, nous avons visité le musée de la Grande Guerre de Meaux. Il n’est pas difficile de trouver l’imposant bâtiment de l’architecte Christophe Lab, au pied de la Liberté éplorée, monument offert à la France par les États-Unis en septembre 1932. Cet ensemble monumental rend hommage aux soldats français qui ont résisté à l’avance allemande devant Meaux pendant la première bataille de la Marne en septembre 1914. Officiellement inauguré le 11 novembre 2011, le musée s’appuie sur l’importante collection de Jean-Pierre Verney (20 000 objets et 30 000 documents !) et dépend de la communauté d’agglomération du Pays de Meaux. L’historien Marc Ferro est président d’honneur du Conseil scientifique. Le musée, qui a pour ambition d’expliquer la Première Guerre mondiale de façon pédagogique, s’adresse à tous les publics, y compris les plus jeunes. Les deux batailles de la Marne occupent une grande place dans l’exposition, sans que les autres aspects nationaux et internationaux de la guerre soient négligés. Nous avons été séduits par l’utilisation de l’espace dans toutes les dimensions. Après avoir traversé des salles introductives consacrées aux origines du conflit, on pénètre dans une galerie en marchant aux côtés des soldats de 14 de…
Depuis quelques années, la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la Défense permet aux citoyens « d’aller à la rencontre du patrimoine historique et des lieux de mémoire » via un site internet, Chemin de mémoire, dont je viens d’explorer la nouvelle version. Intuitif et bien illustré, le site est au service du « tourisme de mémoire« . L’internaute peut préparer sa visite des hauts lieux de mémoire, des fortifications, des nécropoles, des monuments historiques, des musées et des mémoriaux. Les recherches s’effectuent par critère (nationalité, période, nature du lieu et accès) et les résultats apparaissent sur une carte. On accède ensuite à une notice descriptive plus ou moins détaillée. Des parcours thématiques sont également proposés. Le premier propose un circuit autour des batailles de la Marne. On y trouve des informations pratiques et des références bibliographiques. Une photothèque participative permet à qui veut de partager ses photographies. En outre, le site offre de nombreuses ressources à la rubrique Histoire : Des fiches documentaires, classées par période (1870-1871, Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale, Depuis 1945 et Hors conflit), portent sur les batailles, les nations en guerre, les hôpitaux, les femmes, les prisonniers, etc. Plusieurs articles sont consacrés…
Contrairement à ce que le titre de ce billet peut laisser croire, nous ne partons pas en vacances aux antipodes… mais il n’est pas interdit de voyager « à dos d’archives » ! Nous nous sommes donc intéressés aux sources et aux outils consacrés à l’histoire de la Grande Guerre en Nouvelle-Zélande. A chacune de mes visites à Ypres, j’ai été impressionné par l’intensité et la solennité des cérémonies néo-zélandaises à Paschendaele. Il faut dire que l’effort de ce dominion de l’empire britannique a été considérable : la Nouvelle-Zélande, peuplée de 1,1 million d’habitants en 1914, a levé 120 000 volontaires pendant la guerre. Avec les Australiens, ils ont formé l’Australian and New Zealand Army Corps (ANZAC) et se sont illustrés aux Dardanelles, en Palestine et en France : L’Australie et la Nouvelle-Zélande dans la Grande Guerre (Chemins de mémoire) et La Nouvelle-Zélande sur le front occidental (Mission du Centenaire). Au total, près de 18 000 Néo-Zélandais sont morts au combat à des milliers de kilomètres de chez eux. Rien d’étonnant donc à ce que l’histoire de la Première Guerre mondiale suscite un grand intérêt dans cet archipel du Pacifique Sud, aujourd’hui membre du Commonwealth britannique. Le succès des trois journées franco-néo-zélandaises…
Le musée In Flanders Fields d’Ypres en Belgique, consacré à la Première Guerre mondiale, a rouvert officiellement ses portes le 11 juin 2012. C’est l’occasion pour les visiteurs de découvrir un aspect de la guerre, méconnu en France mais non en Grande-Bretagne et dans l’ensemble des pays du Commonwealth : la guerre sur le front belge, de Nieuport en Belgique à Armentières en France. Dominiek Dendooven, collaborateur scientifique recherche au musée, a accepté de répondre à nos questions. Pourquoi avez-vous pris la décision de fermer le musée ? Il y a plusieurs raisons, à commencer par les aspects pratiques. Quand le musée a ouvert en avril 1998, il était théoriquement conçu pour accueillir 100 000 visiteurs par an. Mais nous n’avons jamais eu moins de 200 000 visiteurs par an, soit le double. Le musée était donc devenu trop petit pour accueillir confortablement le public. En outre, dans la perspective des commémorations du centenaire de 2014-2018, le gouvernement flamand a décidé d’investir des sommes considérables dans plusieurs projets touristiques et patrimoniaux liés à la Grande Guerre. Afin d’être prêt avant 2014, année au cours de laquelle nombre d’associations et d’institutions feront appel à notre expertise pour réaliser leurs projets, il…
La Journée internationale des Femmes, le 8 mars prochain, nous donne l’occasion de parler de la place des femmes dans la Grande Guerre. En l’absence de son mari mobilisé, une femme récupère les fonctions de crieur public (photographie de presse, Agence Rol), 1916. Source : gallica.bnf.fr / BnF L’émancipation des femmes, tant politique que sociale ou professionnelle, n’a pas attendu le conflit mondial, comme l’ont bien montré des historien-ne-s, à l’instar de Françoise Thébaud. Et les changements apportés, bien qu’ils aient été très visibles pendant le conflit, se sont finalement souvent avérés superficiels ou provisoires. Un court dossier sur le site Chemins de Mémoire fait état de l’évolution de l’historiographie et de l’impossibilité de traiter le sujet de manière univoque. Jeudi 8 mars 2012, le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux propose un Bistrot historique sur les pionnières de l’aviation (« Les Reines du Ciel, aviatrices célèbres »). Des visites guidées sur le thème des femmes dans la guerre sont également proposées. Et l’on trouvera, sur le site Internet du musée, des ressources mises en ligne à l’occasion de l’exposition consacrée en 2010-2011 aux femmes dans la Grande Guerre. Dimanche 11 mars, l’Historial de la Grande Guerre va…