Publié aux éditions A l’ombre des mots, le dernier livre de l’historien Yann Lagadec consacré aux monuments aux morts des Côtes d’Armor de 1914 à aujourd’hui est original à plus d’un titre. Certes, on y trouve les développements attendus sur les financements, l’édification ou encore la forme des monuments. Mais en exploitant des sources plurielles, il va plus loin et offre une vision très large de l’hommage aux combattants. Il étudie les divers monuments, communaux, paroissiaux ou professionnels, et leur usage mémoriel de 1914 à aujourd’hui. Pour en savoir plus, je lui ai posé quelques questions. 1/ Pourquoi avez-vous écrit ce livre ? Trois éléments m’y ont poussé en fait. C’est tout d’abord un sujet sur lequel je m’étais déjà penché, au milieu des années 1990, lorsque j’enseignais au collège de Plémet : j’avais alors proposé à mes élèves de 3e de travailler sur les monuments de leur commune et j’avais ainsi pu mesurer tout l’intérêt de ces monuments, toute leur diversité. Cela avait été aussi l’occasion d’un premier contact avec une historiographie devenue classique depuis, notamment les travaux d’Antoine Prost, et d’une première mais très modeste publication. Le second élément est lié à l’encadrement d’étudiants de Licence professionnelle Tourisme…
Pendant les vacances de Noël, nous avons visité le musée de la Grande Guerre de Meaux. Il n’est pas difficile de trouver l’imposant bâtiment de l’architecte Christophe Lab, au pied de la Liberté éplorée, monument offert à la France par les États-Unis en septembre 1932. Cet ensemble monumental rend hommage aux soldats français qui ont résisté à l’avance allemande devant Meaux pendant la première bataille de la Marne en septembre 1914. Officiellement inauguré le 11 novembre 2011, le musée s’appuie sur l’importante collection de Jean-Pierre Verney (20 000 objets et 30 000 documents !) et dépend de la communauté d’agglomération du Pays de Meaux. L’historien Marc Ferro est président d’honneur du Conseil scientifique. Le musée, qui a pour ambition d’expliquer la Première Guerre mondiale de façon pédagogique, s’adresse à tous les publics, y compris les plus jeunes. Les deux batailles de la Marne occupent une grande place dans l’exposition, sans que les autres aspects nationaux et internationaux de la guerre soient négligés. Nous avons été séduits par l’utilisation de l’espace dans toutes les dimensions. Après avoir traversé des salles introductives consacrées aux origines du conflit, on pénètre dans une galerie en marchant aux côtés des soldats de 14 de…
Depuis quelques années, la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la Défense permet aux citoyens « d’aller à la rencontre du patrimoine historique et des lieux de mémoire » via un site internet, Chemin de mémoire, dont je viens d’explorer la nouvelle version. Intuitif et bien illustré, le site est au service du « tourisme de mémoire« . L’internaute peut préparer sa visite des hauts lieux de mémoire, des fortifications, des nécropoles, des monuments historiques, des musées et des mémoriaux. Les recherches s’effectuent par critère (nationalité, période, nature du lieu et accès) et les résultats apparaissent sur une carte. On accède ensuite à une notice descriptive plus ou moins détaillée. Des parcours thématiques sont également proposés. Le premier propose un circuit autour des batailles de la Marne. On y trouve des informations pratiques et des références bibliographiques. Une photothèque participative permet à qui veut de partager ses photographies. En outre, le site offre de nombreuses ressources à la rubrique Histoire : Des fiches documentaires, classées par période (1870-1871, Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale, Depuis 1945 et Hors conflit), portent sur les batailles, les nations en guerre, les hôpitaux, les femmes, les prisonniers, etc. Plusieurs articles sont consacrés…
Dans la perspective des commémorations de 2014, Anne Hertzog (université de Cergy-Pontoise) et Nicolas Offenstadt (université Paris-I) animent le séminaire « La Grande Guerre aujourd’hui« . Ils poursuivent la réflexion, engagée précédemment dans le séminaire, sur le sens donné à cet événement en France aujourd’hui (patrimoines, territoires, tourisme). Des chercheurs français et étrangers s’interrogeront sur « les enjeux, les acteurs et les pratiques que sous-tend la patrimonialisation des traces de guerre« , peut-on lire dans le résumé. Le programme est séduisant. Rendez-vous donc dans la salle Michelet à la DMPA, 37 rue de Bellechasse dans le 7e arrondissement à Paris, les premiers mardis de chaque mois, de 17 heures à 19 heures 30. Mardi 6 mars : En marge du champ de bataille, patrimoines urbains de la Grande Guerre. Mardi 3 avril : Collectionner, exposer : montrer la Grande Guerre au musée. Mardi 15 mai : photographie de traces de guerre : passé, présent. Mardi 5 juin : Cimetières, lieux de mémoires.