Publication de l’Association vosgienne des anciens combattants de l’armée d’Orient (mars 1929) [Gallica] La semaine dernière, Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État chargé des Anciens Combattants et de la mémoire auprès du ministère de la Défense, s’est rendu en Grèce, en Macédoine, en Serbie et en Roumanie, pour commémorer le centenaire du début des opérations militaires sur le front d’Orient. On peut suivre ce voyage mémoriel et commémoratif sur le carnet de voyage de Stéphanie Trouillard, journaliste à France24. A cette occasion, nous nous sommes intéressés aux sources permettant de partir sur les traces des poilus d’Orient. Environ 80 000 hommes ont débarqué aux Dardanelles en 1915 et 400 000 autres ont combattu dans les Balkans de 1915 à 1920. A première vue, la recherche d’informations paraît compliquée. Peu d’études et de monographies ont été consacrées à ce front par les historiens. De plus, l’éloignement des champs de bataille et des lieux de mémoire, l’éparpillement des sources en France, l’absence d’archives en Macédoine (ce qui ne semble pas être le cas en Bulgarie) et la barrière de la langue quand les recherches se déplacent dans les Balkans compliquent plus encore les recherches. Pourtant, comme nous l’avons déjà montré en présentant notamment…
La Grande Guerre a profondément marqué l’Europe médiane. En 1914, cet espace est partagé entre les trois empires allemand, austro-hongrois et russe ; en 1918, la disparition de ces empires remodèle la carte de l’Europe médiane. La Hongrie devient indépendante à la suite de l’éclatement de l’Autriche-Hongrie. Il est important de connaître cette histoire pour comprendre comment se présentent les sources de la Grande Guerre en Hongrie. Gergely Fejérdy, maître de conférences à l’université catholique de Pázmány Péter à Budapest, a accepté d’en faire ici une rapide présentation. De 1867 à 1918, la Hongrie est intégrée dans la double Monarchie des Habsbourg. Environ 10 millions de Hongrois vivent en Autriche-Hongrie (51 millions d’habitants) à la veille de la Première Guerre mondiale. Budapest possède un gouvernement, au sein duquel un ministre est chargé des affaires militaires et de l’armée (Honvéd, littéralement « défenseur de la patrie”). Cependant, en ce domaine, les Hongrois ne pèsent sur les décisions de l’empereur François-Joseph (1849-1916) que de manière dérisoire, essentiellement à travers le Parlement, qui vote ou refuse la subvention demandée par Vienne. Après 1867, il existe à Vienne trois « ministères communs » : le ministère de la Guerre le ministère des Politiques étrangères le ministère des Finances,…
Hommes en guerre (Menschen im Krieg) fait partie de ces rares œuvres littéraires pacifistes rédigées par un combattant de la Grande Guerre alors que celle-ci n’était pas encore terminée. Publié sous couvert de l’anonymat à Zürich en 1917, il est très rapidement traduit en plusieurs langues mais interdit dans les pays belligérants. C’est en effet un livre rédigé pour dénoncer la guerre, ce que l’auteur y a vu et subi. Ce livre moins connu qu’A l’Ouest, rien de nouveau d’Erich-Maria Remarque ou Quatre de l’infanterie d’Ernst Johannsen, pour ne citer que des romans en langue allemande, est cependant un pamphlet d’une très grande force car il est structuré en six nouvelles. Mais ce qui en fait une particularité littéraire pour le lecteur français, c’est qu’il est rédigé dans un style expressionniste auquel nous n’avons pas été habitués dans notre pays. La littérature de Latzko, au même titre que la poésie dada, ou l’expressionnisme allemand en peinture et dans le cinéma, est le fruit du traumatisme de la guerre en Europe, et particulièrement en Europe centrale. C’est pourquoi je voudrais évoquer l’auteur avant son œuvre. Andreas Latzko est un écrivain et journaliste hongrois, né à Budapest en 1876. Volontaire d’un an…