Publication de l’Association vosgienne des anciens combattants de l’armée d’Orient (mars 1929) [Gallica]
La semaine dernière, Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État chargé des Anciens Combattants et de la mémoire auprès du ministère de la Défense, s’est rendu en Grèce, en Macédoine, en Serbie et en Roumanie, pour commémorer le centenaire du début des opérations militaires sur le front d’Orient. On peut suivre ce voyage mémoriel et commémoratif sur le carnet de voyage de Stéphanie Trouillard, journaliste à France24.
A cette occasion, nous nous sommes intéressés aux sources permettant de partir sur les traces des poilus d’Orient.
Environ 80 000 hommes ont débarqué aux Dardanelles en 1915 et 400 000 autres ont combattu dans les Balkans de 1915 à 1920. A première vue, la recherche d’informations paraît compliquée. Peu d’études et de monographies ont été consacrées à ce front par les historiens. De plus, l’éloignement des champs de bataille et des lieux de mémoire, l’éparpillement des sources en France, l’absence d’archives en Macédoine (ce qui ne semble pas être le cas en Bulgarie) et la barrière de la langue quand les recherches se déplacent dans les Balkans compliquent plus encore les recherches. Pourtant, comme nous l’avons déjà montré en présentant notamment les travaux menés par un professeur et ses élèves en Macédoine en 2012 et en 2014, il est possible de trouver des informations au sujet de ces combattants.
- Rechercher un soldat
Il n’existe pas d’archives individuelles propres aux 500 000 soldats et aux milliers de marins de l’armée française qui ont séjourné en Turquie, dans les Balkans, en Hongrie ou encore en Russie méridionale de 1915 à 1923. Ils proviennent majoritairement de métropole, mais 18% sont des soldats maghrébins ou sénégalais (proportion plus importante que sur le front de l’ouest). Il faut donc se reporter aux sources habituelles, en particulier aux registres matricules (Tour de France des matricules) ou au Fichier national des morts pour la France (Mémoire des hommes).
En raison des conditions de vie précaires (hygiène déplorable, eau polluée, climat rude, marécages), près de 284 000 soldats ont été malades parmi lesquels 90 000 ont été atteints de maladies contagieuses. Le typhus, la dysenterie mais surtout le paludisme ont fait des ravages. On comptabilise aussi 44 500 soldats blessés au combat. Pour cette raison, il peut être utile de consulter les archives du Service des archives médicales et hospitalières des armées à Limoges ainsi que les archives médicales de la marine, dans la série F des archives des ports.
Enfin, l’Association nationale pour le souvenir des Dardanelles et du front d’Orient est incontournable. Elle propose notamment une aide à la recherche. Elle possède aussi des collections importantes composées d’objets, de documents d’époque et de témoignages d’anciens soldats du front d’Orient (à voir aussi la page Facebook de l’association).
- Retracer un parcours
Vous n’échapperez pas à un petit paragraphe d’histoire des unités…
Le Corps expéditionnaire d’Orient (CEO) est créé en février 1915. Il participe aux combats de Gallipoli et des Dardanelles. En octobre 1915, il devient Corps expéditionnaire des Dardanelles (CED) jusqu’à sa dissolution en janvier 1916.
L’armée d’Orient (AO) est créée à Salonique en octobre 1915. Dans un premier temps, sa mission est de soutenir l’armée serbe, menacée d’anéantissement. Progressivement, elle est renforcée par des contingents étrangers (anglais, italiens, grecs, russes et serbes). En août 1916, l’armée française d’Orient (AFO) est créée au sein du commandement des armées alliées en Orient (jusqu’en septembre 1920). Ces troupes combattent sur le front des Balkans.
Après les offensives victorieuses de septembre 1918 dans les Balkans, l’armée française d’Orient donne naissance à trois groupements : l’armée de Hongrie (mars-septembre 1919), chargée de faire respecter l’armistice et de veiller aux respects des nouvelles frontières ; l’armée du Danube (octobre 1918-janvier 1920), installée en Roumanie et en Russie méridionale pour soutenir les Russes blancs ; le corps d’occupation français de Constantinople (novembre 1920-octobre 1923), chargé de défendre les intérêts français pendant la guerre gréco-turque.
Que peut-on trouver au Service historique de la Défense à Vincennes ? Les archives des unités (les journaux des marches et opérations des unités engagées en Orient de la sous-série 26 N) et celles des grandes unités d’Orient et du commandement des armées alliées d’Orient (voir Inventaire sommaire des archives de la guerre 1914-1918 de Jean Nicot et Philippe Schillinger sous-série 20N, page 443 et suivantes) contiennent notamment des ordres de bataille français et alliés, des situations journalières, des états des pertes, des correspondances, etc.
Voir Archives de la Grande Guerre. Guide des sources conservées par le Service historique de la Défense relatives à la Première Guerre mondiale, Vincennes, Service historique de la Défense, 2014, p. 281-283.
- Identifier un lieu
Très souvent, les recherches buttent sur les noms des lieux difficiles à identifier. Ils sont souvent mal orthographiés ou traduits du turc au serbe puis au grec contemporain ou au macédonien. On peut utiliser Google maps ainsi que ces anciennes cartes austro-hongroises.
- Rechercher une sépulture
Environ 70 000 soldats français sont tombés dans les Balkans. De 1921 à 1923, la France a regroupé les corps de ces hommes dans plusieurs nécropoles :
- Albanie (Korça, 640 corps) ;
- Bulgarie (Sofia, 789 corps) ;
- Grèce (Athènes, 53 corps à Kalamaki ; Corfou, 209 corps à Gastouri ; Thessalonique, 8.310 corps à Zeitenlick) ;
- Macédoine (Bitola, 6.262 corps et deux ossuaires contenant 5.000 corps chacun ; Skopje, 960 corps et deux ossuaires contenant 5.000 corps chacun) ;
- Roumanie (Bucarest, 128 corps ; Slobozia, 313 corps) ;
- Serbie (Belgrade, 396 corps) ;
- Turquie (Istambul, 251 corps à Feriköy ; Seddul-Bahr, 2 235 corps identifiés et 12 000 corps dans un ossuaire).
Des carrés militaires plus modestes sont aussi disséminés dans ces pays (voir les relevés du site internet MemorialGenWeb : Albanie, Bulgarie, Chypre, Grèce, Macédoine, Roumanie, Serbie, Turquie).
Enfin, les consulats et ambassades ont mis en ligne des listes de soldats inhumés dans les nécropoles de Zeïtenlick, de Belgrade, de Skopje et des cimetières et carrés militaires en Roumanie. Attention, les noms sont souvent mal orthographiés sur les tombes. Il est donc nécessaire de faire des recoupements et parfois des déductions.
13 commentaires
Les Archives départementales d’Indre et Loire ont mis en ligne sur WIKISOURCE le carnet de guerre d’Emile Chollet, affecté à l’armée d’Orient du 2 janvier 1917 au 16 septembre 1918.
Son carnet de guerre est à transcrire de manière participative et collaborative, il n’est pas nécessaire d’avoir un compte utilisateur >>>
https://fr.wikisource.org/wiki/Livre:Carnet_de_guerre_d%27Emile_Chollet.pdf
Il embarque à Marseille le 2 janvier 1917, avec le 2ème Régiment de Génie qu’il vient d’intégrer et débarque à Salonique le 10 janvier. Il est nommé sergent le 22 février 1917 en chef de bataillon commandant le Génie de la 11ème D.I.C.
Il est évacué pour maladie du 25 septembre au 2 novembre 1917.
L’album photographie qu’il a réalisé mentionne les noms de lieux de Baresani, Porodine en Macédoine, et d’autres lieux : Thepapei, Guilès en Serbie.
Rapatrié en France le 16 septembre 1918 il est affecté au 6ème Régiment du Génie à Angers. Il est nommé sergent-major le 15 mars 1919 et est démobilisé le 19 septembre 1919.
Il est décoré de la croix de guerre (étoile d’argent) et de la médaille commémorative d’Orient
Bonjour. Je ne sais vers qui me tourner. Mon grand-père a « fait » Verdun, il était brancardier. il a survécu à la guerre et a épousé celle à qui il écrivait presque quotidiennement pendant 4 ans. Ils ont eu quatre enfants, dont ma mère. Mon oncle, il y a des années de cela, sans consulter personne, a donné à sa fille tout ce précieux échange de cartes postales-des dizaines!-. J’ai demandé à ma cousine de nous prêter une partie de cette correspondance pour consultation. Elle ne m’a envoyé que trois photocopies… Ma mère est toujours en vie, et est très affectée de ce qu’elle considère comme une spoliation. Légalement, aurions-nous un recours. Est-ce un héritage que nous pouvons discuter? J’ajoute que la situation est compliquée car les relations familiales sont maintenant inexistantes, entre mon oncle -toujours en vie-et sa fille, entre ma mère et mon oncle, entre ma cousine et moi… Merci pour tout conseil. Cordialement,
Hélène Leclair
mon pere Nedjah belkacem ne le 1899 a tamarout ouled rechache khenchela .Decede le 10 juillet 1961 a khenchela .A servi dans les rangs des regiments d’infanterie appartenant a l’armee d’afrique qui dependait de l’armee de terre francaise durant la guerre 14-18 sous le Matricule : 33721 brevet n° INSCRIPTION au grand livre ou brevet invalidite 63.300.057 aveugler par gaz moutarde.
en ma qualite descendant directe.J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir m’aider a etablir en souvenir de ce pere disparu son etat des serrvices ou n° de pensien, medaille ou carte de combattant.Je porte a votre connaissance que les recherches effectuées par les services de la BCAAM Caserne Bernadotte Pau cedex 64023.Demeurent vaine. Ma mère est décédée en 1978 sans laissée aucune traces des papiers ou documents de mon père elle touchai une réversion de pension au conjoint jusqu’à son Dèce
ma mere s’appelle Demane aicha.
Les rensegnements concernant sa filiation devraient être suffisants pour orienter les recherches. 30 ans qu’on fait sa.
Et je porte a votre connaissance que j’ai un frere decde en France 1989 ancien harki qu’on la vu depuis l’independance savoir les circonstance de sa mort s’appelant Nedjah med adjel
Dans l’espoir d’une suite favorable a ma requte je vous pris d’agreer l’expression de ma consideration respectueuse . merci
Bonjour,
Je suis une petite fille qui fait des recherches sur l’occupation de Constantinople par la Marine française ( entre autre) Mon grand-père paternel y était et je ne retrouve pas le nom de l’amiral dont il dépendait ( les archives orales familiales évoquent un certain de La Perère, inconnu au bataillon). Mon grand-père est revenu à la maison, en Bretagne ( Finistère) en 1923 après 9 ans loin des siens. Il était vollailler-coquetier en charge du ravitaillement des bateaux. C’est tout ce que j’ai pu comprendre. C’était un taiseux et j’étais jeune pour lui poser les questions pertinentes qui s’imposaient. M’étant rendue à Istanbul, j’ai essayé, en vain, d’imaginer où il avait pu être basé. Il a fait également partie de l’expédition des Dardanelles mais je ne sais rien de plus. Toujours est-il que « sa » guerre était considérée comme bien moins digne d’intérêt que celle de mon autre grand-père ayant survécu à Verdun et au chemin des Dames. Je me suis rendue sur place: https://whatofollow.wordpress.com/2016/09/18/promesse-tenue-sur-toute-la-ligne-les-lignes-de-front-si-jose-mexprimer-ainsi/?preview_id=3652&preview_nonce=d135e388fa&_thumbnail_id=-1&preview=true
Et le Front d’orient? Mal connu, mal considéré ????
Pourriez-vous, si cela est possible, m’indiquer des sites fiables concernant l’occupation française après l’armistice du 11 novembre 1918.
Soyez remerciés d’avance, même sans réponse de votre part.
Respectueusement.
Marie-France petite fille d’un « poilu » du front du Levant.
P.S: nous avons retrouvé, avec l’aide d’une amie grecque, des noms de soldats de son village tombés à Thessalonique. Mais sur Istanbul, rien de rien.
Bonjour, merci pour votre message. L’amiral en question est Auguste Boué de Lapeyrère https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Bou%C3%A9_de_Lapeyr%C3%A8re
Il existe une association. Consultez sa page facebook https://www.facebook.com/Association-Nationale-Pour-Le-Souvenir-Des-Dardanelles-Et-Fronts-dOrient-640565932666026/?ref=br_rs
Bien à vous,
MB
Merci. Nom mal orthographié de ma part. Recherches à approfondir.
Cordialement.
M.F
Bonjour, Pourquoi au moment où l’on commémore le centenaire de la Grande Guerre ne parle-t-on pas des poilus d’Orient ? Mon grand-père faisait partie du 25e régiment des Dragons à Salonique. Il a reçu la légion d’honneur et a été longtemps Président des Poilus d’Orient à Compiègne (60). Les familles de ces soldats qui se sont battus dans ces pays pourraient être invitées à la clairière de l’Armistice à Rethondes le 11 novembre 2018 tout en se rappelant que le premier armistice a été imposé le 29 septembre 1918 à Salonique par le Général Franchet d’Espèrey. Avec mes remerciements.
MF BEAUVAIS
Bonjour,
J’ai un grand-oncle qui a été tué à Bitola (Monastir) en Macédoine en 1917. Je n’ai pas retrouvé la date exacte de son décès . Il s’agit de Henri Martin du 34RIC, n° de tombe 5161. je viens de transmettre son acte de naissance au mémorial.Si quelqu’un a des renseignements supplémentaires, merci
Bonjour
Je recherche des infos sur mon GRAND père qui a été mobilisé dans l’armée d’Orient,il était a salonique,en 1917 1918 ,je ne sais pas ou m’adresser,il s’appelait Henri doux ,il habitait dans le maine et loire,si quelqu’un peut m’aider
Bonjour,
En faisant des recherches généalogiques personnelles, j’ai retrouvé la fiche matricule de mon arrière grand père sur laquelle il est mentionné qu’il a participé à la Prévôté de l’Armée d’Orient, détachement de Corfou à compter du 20/06/1917. Il est rentré en France le 13/02/1919.
Je dispose de cartes postales qu’il a envoyé à son épouse mon arrière grand mère.
Je souhaiterais avoir de plus amples renseignements concernant ce que mon arrière grand père a fait là-bas…
Merci d’avance pour votre aide
Claire
Bonjour
Je cherche des informations sur un soldat ayant fait la guerre de l Orient , prénommé Alfred Henri COCHETEUX,
Plus precisement des documents ou photos ou carnet.
Merci d avance
Cdt
Bonjour
Faisant des recherches généalogiques, je cherche des renseignements (documents , photos, articles , livret du soldat) sur un soldat Alfred Henri COCHETEUX (mon grand pere) qui a fait la guerre de l Orient.
Merci d avance
Cdt
B.COCHETEUX
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