L’Armée américaine dans la Grande Guerre est mon dernier livre, publié aux Éditions Ouest-France. Je propose d’en gagner un exemplaire, à condition de répondre à une petite question à la fin de cet article. Dans ce livre, j’ai voulu montrer comment les Etats-Unis ont transformé, en un temps record et avec le soutien des alliés, leur petite armée de volontaires en une armée de conscrits forte de plus de quatre millions d’hommes, dont deux millions ont été projetés en Europe. Cette rapide montée en puissance de l’armée est le signe le plus visible de la métamorphose opérée par les Etats-Unis pendant la Première Guerre mondiale. Pour illustrer ce livre, j’ai pioché en particulier dans les fonds photographiques des Archives nationales américaines (National Archives and Records Administration : NARA). Installées sur plusieurs sites aux Etats-Unis, parmi lesquels le National Archives Building à Washington D.C., à l’université du Maryland ou encore à Suitland dans le Maryland, les Archives nationales américaines ont pour mission de conserver et de communiquer les documents produits par les organes fédéraux. On y trouve par exemple les grands textes fondateurs de l’histoire américaine comme la Constitution des Etats-Unis, la Déclaration d’indépendance (1776) ou la Proclamation d’émancipation (1863). La…
La commémoration du centenaire de l’entrée des États-Unis dans la guerre s’est traduite par la publication de plusieurs ouvrages en France. Le dernier livre de Bruno Cabanes, Les Américains dans la Grande Guerre, a retenu mon attention. Cette synthèse portant sur un sujet encore méconnu en France est accompagnée d’une riche iconographie, bien mise en valeur dans ce bel album publié chez Gallimard. L’historien Bruno Cabanes occupe la chaire Donald G. et Mary A. Dunn d’histoire de la guerre moderne à l’Ohio State University (Etats-Unis). Il a bien voulu répondre à nos questions. 1/ Pourquoi écrivez-vous de la Première Guerre mondiale qu’elle est « la guerre oubliée de l’Amérique » ? L’histoire de la Grande Guerre est méconnue de la plupart des Américains, qui l’étudient peu au cours de leur scolarité et pour lesquels elle représente un conflit lointain. Cela peut paraître d’autant plus étonnant que 1917 marque une coupure importante dans l’histoire militaire et internationale du pays, les Etats-Unis accédant véritablement à un rang de première puissance mondiale, et l’armée américaine devenant, en l’espace de quelques mois, une armée moderne, mieux entraînée et mieux équipée. On dit parfois qu’il y a trois conflits omniprésents dans la mémoire collective des…
L’ECPAD détient une collection de 572 photographies autochromes représentant des scènes prises pendant la Première Guerre mondiale. Elles constituent un témoignage particulier sur le conflit, tant en raison des caractéristiques du procédé lui-même que de la personnalité des auteurs de ces clichés, parmi lesquels le commandant Jean-Baptiste Tournassoud. C’est d’ailleurs en partie grâce à la famille de ce dernier que la collection a pu être préservée entre 1919 et 1973, date à laquelle elle est revenue dans le giron de l’État. Cette collection entretient en outre des relations étroites avec d’autres institutions patrimoniales, dont les ancêtres ont en partie présidé à sa constitution : le musée Albert-Kahn (MAK) et la médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP). La « diapositive » en couleur avant l’invention de l’autochrome Au XIXe siècle, les recherches sur la reproduction des couleurs s’effectuent dans deux directions : fixation directe par voie chimique ou physique (chromophotographie) ou reconstitution par synthèse additive des trois couleurs primaires[1]. C’est cette dernière qui va donner lieu aux développements les plus prometteurs. Les précurseurs sont Maxwell et Sutton qui, en 1861, réalisent la première vue en couleur en prenant sous le même angle trois clichés sur plaque de verre d’un morceau de tissu écossais, avec trois filtres…
Parmi les sites internet et autres blogs traitant de la Grande Guerre, Le Parcours du Combattant de la Guerre 1914-1918 a retenu notre attention. Nous avons interrogé son auteur sur ses méthodes de travail. Ses réponses montrent bien tout l’intérêt de la mise en ligne des sources. 1) Qui est derrière Le Parcours du combattant de la Guerre 1914-1918 ? Un simple professeur d’histoire en collège qui utilise ses temps de trajets et son temps libre pour faire des recherches ! J’ai travaillé de manière irrégulière sur le carnet de mon arrière-grand-père pendant un peu plus de 10 ans. Et puis en 2006, j’ai sauté le pas en m’inscrivant sur le forum Pages 14-18 pour poser une question. Le virus était pris. Ne connaissant pratiquement rien de précis sur la période, j’ai lu, beaucoup : discussions, livres, revues. J’étais un peu touche à tout, curieux d’en savoir toujours plus pour mieux comprendre la période. Et puis en 2010 m’est venue l’idée que je pouvais aller plus loin et partager ce que j’avais appris. L’idée du site a mis six mois à prendre forme, entre la structure, le contenu, les difficultés techniques (j’étais curieux d’avoir la main de A à Z sur le…
Pendant la Première Guerre mondiale, les captures de soldats ont été massives. En 1918, près de 7 millions de militaires sont prisonniers en Europe, en Outre-Mer et en Amérique du Nord. Les prisonniers français ont formé l’un des plus gros contingents de ces infortunés, puisque plus de 600 000 soldats français ont été retenus en Allemagne principalement, mais aussi en Bulgarie et en Turquie. En France, ces hommes ont longtemps été suspectés de non combativité, voire de lâcheté. Pourtant, les conditions de vie dans les camps ont été très difficiles, notamment en raison des privations, du manque d’hygiène, des maladies, du travail obligatoire ou encore des punitions. Plusieurs milliers d’entre eux sont morts en captivité. La nécropole nationale de Sarrebourg, où domine « Le Géant enchaîné » du sculpteur et ancien prisonnier de guerre Frédy Stoll, rassemble les corps de plus de 13 200 soldats français décédés en captivité (les noms ici sur MémorialGenWeb). Les images concernant les prisonniers de guerre en captivité sont peu nombreuses. Elles sont rarement le fait des captifs et ont davantage servi la propagande des « geôliers ». Les cartes-photos ci-dessous en sont probablement un exemple. Une fois n’est pas coutume, ces photos contiennent des informations précieuses inscrites sur…
Le « fonds Première Guerre mondiale » de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) comprend des images (près de 110 000 clichés et plus de 2 000 films) et des archives écrites (en particulier des notes manuscrites des opérateurs, des registres et des livres d’entrée tenus par les archivistes de la section photographique et cinématographique des armées). L’ECPAD conserve aussi des images provenant de dons privés (16 000 photos), souvent accompagnées d’une riche documentation (journaux intimes, dessins, etc.). Consultable au fort d’Ivry dans le Val-de-Marne, le « fonds Première Guerre mondiale » est en grande partie numérisé (95%). L’établissement permet aux internautes de découvrir régulièrement une partie de ce fonds sur son site internet. Depuis le 3 décembre, l’ECPAD propose ainsi un thema remarquable consacré au Cameroun de 1917 à 1918, qui se compose d’une galerie photos et d’un dossier documentaire. L’origine de ce fonds remonte à la Première Guerre mondiale. En février 1916, au terme d’une longue campagne, les alliés (Belges, Britanniques et Français) chassent les Allemands du Cameroun. Dans les mois qui suivent, les vainqueurs se partagent l’ancienne colonie allemande et c’est ainsi que les autorités militaires françaises dépêchent un opérateur photographique militaire chargé de « dresser un…
En découvrant cet été les balades sonores initiées par les Archives de Rennes pour découvrir le quartier Arsenal-Redon, je me suis intéressée à l’histoire de l’Arsenal de Rennes et à un sujet qui m’est cher, à savoir les ouvrières. Le projet Regards neufs consistait à constituer un fonds d’archives orales grâce aux habitants du quartier et à faire découvrir les archives et la recherche historique à un public non initié. L’objectif était aussi de créer du dialogue, du lien social et de poser un nouveau regard sur leur quartier. Le résultat se donne à voir et à entendre sur le site Internet WikiRennes, où des témoignages oraux d’habitants du quartier et des documents écrits ou figurés se complètent pour évoquer, entre autres, l’histoire de l’Arsenal. Le projet de construction d’un établissement d’artillerie à Rennes, qui remonte à la fin du XVIIIe siècle, s’est concrétisé au milieu du XIXe siècle et l’arsenal s’est développé surtout après la défaite de 1871. Pour répondre aux besoins suscités par la Première Guerre mondiale, les ateliers de fabrication d’armement ont été renforcés, avec notamment la construction d’une douillerie en 1916, la superficie des terrains et bâtiments a été étendue, et la main-d’oeuvre serait passée de…