En novembre 2016, la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale publiait un état des lieux et proposait des perspectives au sujet de la numérisation du patrimoine écrit de la Grande Guerre. Pour en savoir plus sur ce rapport, nous avons interrogé l’auteur de ce rapport, Laurent Veyssière, conservateur général du patrimoine et directeur général adjoint de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale. Pourquoi la France est-elle un pays leader en matière de numérisation du patrimoine écrit ? La France, État et collectivités territoriales, s’est engagée résolument dans une politique de numérisation du patrimoine culturel dès les années 1990. En particulier, depuis une quinzaine d’années, la numérisation du patrimoine écrit a pris un essor considérable dans les bibliothèques et les services d’archives. Elle permet à la fois de protéger les collections et les fonds d’archives tout en assurant leur valorisation par une consultation aisée et à distance. Les politiques de numérisation du patrimoine écrit ont beaucoup évolué au fil de ces dernières années, répondant à des enjeux différents entre bibliothèques et services d’archives, mais aussi à des ambitions diverses. La mise en ligne des documents numérisés contribue incontestablement avec succès à la démocratisation culturelle et au développement…
L’information est venue de Twitter la semaine dernière. Interviewée lors du Congrès de généalogie de Marseille au début du mois juin, Sandrine Aufray, chef de projet du site internet Mémoire des hommes, annonce les projets à venir dans une vidéo de quelques minutes postée sur Dailymotion le 4 juillet 2013. On apprend dans un premier temps que, le 11 novembre 2013, à l’occasion du dixième anniversaire de Mémoire des hommes, le site va connaître quelques transformations graphiques. De plus, de nouvelles fonctionnalités vont être introduites. Elles permettront l’indexation collaborative et les recherches transversales (par département, par commune, etc.). Avis aux internautes et aux passionnés de la Grande Guerre ! Puis, pour les commémorations du centenaire, le site sera enrichi par de nouvelles mises en ligne : Les 100 000 fiches des soldats décédés qui n’ont pas eu la mention « Mort pour la France » (décès non liés au service, les oublis, les fusillés, etc.). Les Armées françaises dans la Grande Guerre (107 volumes et des centaines de cartes) seront aussi disponibles sur le site. Les AFGG ont été rédigées par des dizaines d’officiers du Service historique entre 1922 et 1937. Elles ont été publiées par l’Imprimerie Nationale. Quelques volumes sont déjà…
Voilà quelques semaines, je découvrais l’exposition Les Malles ont une mémoire. L’idée de reconstituer des malles de soldats et de civils de la Grande Guerre m’a beaucoup plu et intrigué. Cette exposition originale est présentée par l’association « L’Alloeu Terre de Batailles 1914-1918 » (ATB 14-18) au Mémorial Ascq 1944 à Villeneuve d’Ascq du 31 mars au 29 août 2013. Son président, Bertrand Lecomte, a bien voulu répondre à quelques questions. Quelle est l’origine de ce projet ? D’où vient cette idée des malles ? Le projet collectif d’exposition itinérante « Les malles ont une mémoire 1914-1918 » a été initié, piloté et mis en œuvre par l’association « l’Alloeu Terre de Batailles, 1914-1918 » (62), présidée par Bertrand Lecomte. Il fédère des musées et associations du Nord et du Pas-de-Calais consacrés à l’histoire des conflits mondiaux, notamment le musée de la bataille de Fromelles (59), le musée du Fort de Leveau à Feignies (59), le musée d’Histoire de Harnes (62), la société historique de Villeneuve d’Ascq et du Mélantois (59), le musée de la Résistance de Bondues (59), l’Office National des Anciens Combattants et le Musée Hospitalier Régional de Lille. A l’image de l’association ATB 14-18, les différentes structures partenaires possèdent dans leurs réserves et…
Le temps de l’internaute, simple consommateur de documents d’archives en ligne, n’est plus, depuis que les internautes et les services patrimoniaux collaborent pour décrire le patrimoine, l’enrichir et le contextualiser, dans un esprit de partage. Divers projets illustrent cette évolution majeure depuis quelques années. Nous avons demandé à Ivan Pacheka, un des administrateurs de Wikipasdecalais, de nous présenter les projets du Wikipasdecalais concernant la Grande Guerre. *** L’encyclopédie collaborative en ligne du Pas-de-Calais, Wikipasdecalais, mène deux projets autour de la Grande Guerre qui mobilisent de manière complémentaire les sources d’archives publiques et privées : l’établissement de notices biographiques pour les quelques 35.000 victimes militaires du Pas-de-Calais, dont plus de 12.000 sont déjà en ligne ; et le projet intitulé « Un nom, un visage, une histoire », qui prévoit la collecte de fonds privés pour enrichir ces notices, mais aussi la publication de documents originaux accompagnée de leur transcription. Les notices et leurs sources Les notices biographiques, qui portent actuellement sur les soldats morts au combat, mais qui pourront s’ouvrir par la suite à l’ensemble des militaires ayant participé au conflit, croisent essentiellement trois sources d’archives publiques : Le fichier des morts pour la France. Les registres matricules militaires. L’état civil des communes. La transcription…
A l’heure où nombre de services d’archives départementales numérisent les registres matricules pour les mettre en ligne sur leurs sites Internet, le directeur des Archives départementales de la Drôme, Benoît Charenton, a bien voulu nous présenter les motivations, les préparatifs et la mise en œuvre de ce type d’opération, qui contribue à la diffusion du patrimoine écrit conservé dans le réseau des archives publiques. *** Numériser les registres matricules, pour le conservateur qui en a la charge, c’est d’abord l’occasion de se replonger dans ces gros registres livrés chaque année, par porteur militaire, dans les archives départementales. Soixante-dix ans après avoir été ouverts, ils retournent dans leur département d’origine, porteurs de tous les « bons pour le service » d’une classe, soit l’ensemble des jeunes gens recensés au cours de leur vingtième année et déclarés aptes à remplir leurs obligations militaires. Leur reliure fatiguée cache des pages remplies de précieuses informations sur la carrière de nos aïeux sous les drapeaux, à des époques où le fait militaire exerçait sur les individus une emprise que l’on a peine à imaginer aujourd’hui. Arrivées à vingt ans au régiment, les recrues y effectuent un service actif de deux à cinq ans suivant les époques et…
Le 11 novembre 2011, un rapport de préfiguration du centenaire de la Première Guerre mondiale intitulé Commémorer la Grande Guerre (2014-2020) : propositions pour un centenaire international, signé par Joseph Zimet (Direction de mémoire, du patrimoine et des archives), a été remis au président de la République. Le centenaire doit être « une nouvelle pierre ajoutée au singulier édifice mémoriel bâti par les Français » (p. 10). Ce rapport d’une centaine de pages donne les premières orientations en matière de financement, de gouvernance, de projets scientifiques et de calendrier. Pour la France, les enjeux sont internationaux, culturels, éducatifs, économiques et sociaux, etc. Parmi les projets envisagés, il y a l’inscription au patrimoine mondial de l’Humanité des principaux paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre. Un premier programme a déjà été établi pour l’année 2014, celle de « la levée de rideau du 100e anniversaire ». Elle sera marquée par six grands rendez-vous (voir p. 14), parmi lesquels l’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix le 11 novembre 2014. Pour mettre en œuvre le programme commémoratif du centenaire de la Première Guerre mondiale, une mission interministérielle doit être créée au début de cette année 2012. La numérisation et la valorisation…