En ce 11 novembre, nous proposons de nous intéresser aux disparus : comment s’est organisée la recherche des disparus pendant le conflit ? comment aujourd’hui mener des recherches sur les disparus ? Cet article est le résultat d’un échange avec Jean-Michel Gilot, l’animateur du projet collaboratif « 1 Jour – 1 Poilu ». Il m’a fait découvrir une source méconnue, à savoir La Recherche des disparus, journal de l’association française pour la recherche des disparus, paru entre 1915 et 1917. Il a imaginé un nouveau défi collaboratif consistant à proposer aux internautes d’indexer et d’identifier les disparus figurant dans les colonnes de ce journal. De mon côté, je me suis attaché à en savoir plus sur cette source et sur son contexte de parution. ** Plusieurs milliers d’Européens, militaires et civils, ont disparu pendant la Première Guerre mondiale. Les combats, les évacuations et les déportations sont les principales causes de ces disparitions. Près de 700 000 soldats sont encore ensevelis sous les anciens champs de bataille, parmi lesquels 250 000 Français (sur ce sujet, on peut voir le webdocumentaire « 700 000 », réalisé par Olivier Lassu à partir de fouilles archéologiques). Régulièrement, des corps sont exhumés à l’occasion de travaux effectués sur l’ancienne ligne de…
Le 31 juillet 2014, les éditions londoniennes Albertas ont lancé en France les Journaux de guerre 1914-1918. Cette série hebdomadaire aborde l’histoire de la Première Guerre mondiale à travers la presse de l’époque. Jusqu’à présent, 22 numéros ont été publiés (sur 52), en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France et avec le soutien du Centre d’études et de documentation Guerres et Sociétés contemporaines. Julie Maeck, docteure en histoire et maîtresse de conférences à Sciences Po Paris, en est rédactrice en chef. Les thèmes de chaque numéro sont choisis en fonction de la chronologie et des événements relatés dans la presse. Tous les aspects sont ainsi abordés : les grandes batailles, la vie quotidienne au front, à l’arrière et dans les territoires occupés, les relations internationales, l’économie, la politique, etc. Tous les numéros suivent la même trame : Une sélection de journaux de 1914-1918 réimprimés sous la forme de fac-similés en version intégrale : grands titres nationaux et régionaux français, de divers courants de pensée, journaux de la presse clandestine, étrangères, des pays envahis et du front (Ouest Eclair, Est Républicain, L’Humanité, Le Temps, La Gazette des Ardennes, La Croix, L’écho des Gourbis, etc.) ; Un édito qui est une…
J’ai découvert récemment un volume relié de l’hebdomadaire satirique britannique Punch, or the London Charivari. Ce magazine a été fondé en 1841 par le journaliste Henry Mayhew (1812-1887) et l’illustrateur Ebenezer Landells (1808-1860). L’humour et la satire de Punch ont contribué à soutenir le moral des Britanniques pendant la Première Guerre mondiale. Les illustrations et les caricatures sont très drôles. Le magazine, qui fut une véritable institution en Grande-Bretagne (il a cessé de paraître en 2002), est numérisé (jusque 1922) et disponible en ligne ici. On peut aussi voir ici une galerie de cartoons de Punch portant sur la Première Guerre mondiale. Nous en profitons pour vous souhaiter de joyeuses fêtes de fin d’année et plein de punch pour 2014 : à l’année prochaine !
Document : Lettre de Ludovic Naudeau au général Gérald Pau (4 mars 1915). Origine : Fonds privé famille Pau. Les archives privées contribuent, au même titre que les archives publiques, à nourrir la recherche en histoire. Elles sont conservées tantôt par des personnes privées (familles, entreprises, associations, etc.) tantôt par des services d’archives publiques. Parmi ces archives privées, les archives personnelles, surtout celles qui ont été constituées par des personnalités historiques, tirent leur richesse de la diversité et de l’unicité des documents qu’elles recèlent. Ainsi des lettres inédites, des journaux intimes, des photographies, des films ou des objets apporteront souvent des éclairages nouveaux et permettront d’appréhender des réalités peu ou pas perceptibles dans les archives publiques comme l’histoire familiale, la vie quotidienne, les mœurs, les réseaux de sociabilité. Il reste encore beaucoup de ces documents dans les familles. Quand ils n’ont pas été vendus ou dispersés, on peut espérer en trouver en s’adressant aux descendants. Ces recherches, naguère difficiles et fastidieuses, sont aujourd’hui facilitées par internet. Je garde ainsi un excellent souvenir de ma rencontre et de mes échanges avec Jean Tannery alors que je préparais un article sur son père. Le document que je veux mettre en lumière aujourd’hui…
Document : Le Pèlerin, dimanche 9 juillet 1916. Origine : collection particulière. A la veille de la Première Guerre mondiale, Le Pèlerin est l’un des principaux périodiques catholiques français (il tire à 450 000 exemplaires en 1912) [1]. Ce modeste bulletin de liaison entre groupes de pèlerins, créé au lendemain de la guerre franco-prussienne, est progressivement devenu un hebdomadaire traitant de tous les sujets de société et qui défend les intérêts des catholiques. Les articles sont accompagnés de nombreuses illustrations très tôt en couleur (1896). A la fin du XIXe siècle, la rédaction a l’idée de publier une illustration en pleine page en première de couverture et de consacrer la 4e de couverture à la caricature en couleur. Quand la guerre est déclarée, la rédaction du Pèlerin modifie sa ligne éditoriale. Elle met en avant l’héroïsme, le sacrifice et l’engagement des fidèles et des prêtres mobilisés en publiant des lettres et des extraits de journaux du front : dans le numéro du 9 juillet 1916 par exemple, des extraits du Klaxon et du Rat à Poil, journaux de tranchées, sont publiés. Des histoires individuelles sont relatées dans une rubrique intitulée « Nos héros ». L’objectif est de montrer le patriotisme des catholiques…