En flânant dans une bibliothèque, je suis tombé par hasard sur les Rapports présentés au président du Conseil par la commission instituée en vue de constater les actes commis par l’ennemi de 1914 à 1919. J’ai voulu en savoir plus sur cette source qui dépeint, entre autres, ce que furent l’invasion et l’occupation. Le 23 septembre 1914, un décret du ministre de la Justice annonce la création d’une commission chargée de constater « les actes commis par l’ennemi en violation du droit des gens ». Nous sommes au lendemain de la bataille de la Marne, quand les troupes françaises et britanniques viennent de libérer une partie du territoire occupée par l’armée allemande depuis fin août 1914. La puissance publique juge utile d’enquêter dans ces zones pour apporter les preuves des exactions et des atrocités commises par l’armée allemande au moment de l’invasion. Cette commission, présidée par Georges Payelle (1859-1941), premier président de la Cour des comptes, a recueilli des milliers de témoignages. Des dossiers ont été constitués pour chaque commune afin de dresser un inventaire des exactions commises envers les personnes et les biens. A partir de la mi-octobre 1914, les populations natives des pays envahis ayant fui l’occupation ainsi que toutes…
Pendant la Première Guerre mondiale, les captures de soldats ont été massives. En 1918, près de 7 millions de militaires sont prisonniers en Europe, en Outre-Mer et en Amérique du Nord. Les prisonniers français ont formé l’un des plus gros contingents de ces infortunés, puisque plus de 600 000 soldats français ont été retenus en Allemagne principalement, mais aussi en Bulgarie et en Turquie. En France, ces hommes ont longtemps été suspectés de non combativité, voire de lâcheté. Pourtant, les conditions de vie dans les camps ont été très difficiles, notamment en raison des privations, du manque d’hygiène, des maladies, du travail obligatoire ou encore des punitions. Plusieurs milliers d’entre eux sont morts en captivité. La nécropole nationale de Sarrebourg, où domine « Le Géant enchaîné » du sculpteur et ancien prisonnier de guerre Frédy Stoll, rassemble les corps de plus de 13 200 soldats français décédés en captivité (les noms ici sur MémorialGenWeb). Les images concernant les prisonniers de guerre en captivité sont peu nombreuses. Elles sont rarement le fait des captifs et ont davantage servi la propagande des « geôliers ». Les cartes-photos ci-dessous en sont probablement un exemple. Une fois n’est pas coutume, ces photos contiennent des informations précieuses inscrites sur…
Document : Le Pèlerin, dimanche 9 juillet 1916. Origine : collection particulière. A la veille de la Première Guerre mondiale, Le Pèlerin est l’un des principaux périodiques catholiques français (il tire à 450 000 exemplaires en 1912) [1]. Ce modeste bulletin de liaison entre groupes de pèlerins, créé au lendemain de la guerre franco-prussienne, est progressivement devenu un hebdomadaire traitant de tous les sujets de société et qui défend les intérêts des catholiques. Les articles sont accompagnés de nombreuses illustrations très tôt en couleur (1896). A la fin du XIXe siècle, la rédaction a l’idée de publier une illustration en pleine page en première de couverture et de consacrer la 4e de couverture à la caricature en couleur. Quand la guerre est déclarée, la rédaction du Pèlerin modifie sa ligne éditoriale. Elle met en avant l’héroïsme, le sacrifice et l’engagement des fidèles et des prêtres mobilisés en publiant des lettres et des extraits de journaux du front : dans le numéro du 9 juillet 1916 par exemple, des extraits du Klaxon et du Rat à Poil, journaux de tranchées, sont publiés. Des histoires individuelles sont relatées dans une rubrique intitulée « Nos héros ». L’objectif est de montrer le patriotisme des catholiques…