Contrairement à ce que le titre de ce billet peut laisser croire, nous ne partons pas en vacances aux antipodes… mais il n’est pas interdit de voyager « à dos d’archives » ! Nous nous sommes donc intéressés aux sources et aux outils consacrés à l’histoire de la Grande Guerre en Nouvelle-Zélande.
A chacune de mes visites à Ypres, j’ai été impressionné par l’intensité et la solennité des cérémonies néo-zélandaises à Paschendaele. Il faut dire que l’effort de ce dominion de l’empire britannique a été considérable : la Nouvelle-Zélande, peuplée de 1,1 million d’habitants en 1914, a levé 120 000 volontaires pendant la guerre. Avec les Australiens, ils ont formé l’Australian and New Zealand Army Corps (ANZAC) et se sont illustrés aux Dardanelles, en Palestine et en France : L’Australie et la Nouvelle-Zélande dans la Grande Guerre (Chemins de mémoire) et La Nouvelle-Zélande sur le front occidental (Mission du Centenaire).
Au total, près de 18 000 Néo-Zélandais sont morts au combat à des milliers de kilomètres de chez eux. Rien d’étonnant donc à ce que l’histoire de la Première Guerre mondiale suscite un grand intérêt dans cet archipel du Pacifique Sud, aujourd’hui membre du Commonwealth britannique. Le succès des trois journées franco-néo-zélandaises de conférences organisées par la ville du Quesnoy et l’université de Waïkato en novembre 2008 illustrent bien cet intérêt.
Nous avons demandé à Nathalie Philippe, senior lecturer à l’université de Waikato en Nouvelle-Zélande, sur quelles sources les historiens de la Première Guerre mondiale peuvent travailler en Nouvelle-Zélande. Les recherches de Nathalie Philippe portent principalement sur les Néo-Zélandais en France pendant la Première Guerre mondiale mais aussi sur l’immigration écossaise en Nouvelle-Zélande au XIXe siècle.
Les sources les plus faciles d’accès se trouvent principalement à la Alexander Turnbull Library, la bibliothèque nationale de Nouvelle-Zélande. Vous avez la possibilité de rechercher manuscrits et archives dans la base Tapuhi. De plus, environ 80 000 photographies et documents iconographiques ont été numérisés et sont accessibles dans la base Time Frames. Enfin, dans Papers Cast, plus de deux millions de pages de journaux et de périodiques ont été numérisées. La collection couvre une période s’étendant de 1839 à 1945 et concerne 74 titres néo-zélandais.
Archives New Zealand, les Archives nationales néo-zélandaises, ont mis en ligne de nombreuses archives. Le progiciel Archway permet d’afficher les résultats de la recherche et donne des informations utiles et visuelles sur le niveau de description (article, série, etc.) et la communicabilité (code couleur) : de quoi susciter l’intérêt de plus d’un archiviste…. Ce procédé facilite aussi la commande d’images numérisées. Archives New Zealand conserve notamment les dossiers militaires et les journaux des unités néo-zélandaises. Malheureusement, certains journaux des marches et opérations ont disparu soit pendant les combats ou bien après. Dans les années 1950, des archives ont été détruites notamment…par manque de place (Discover Worls War One)
Nathalie Philippe nous recommande vivement The National Army Museum et surtout la bibliothèque et les archives The Kippenberger Library and Research Archives. Les archives détiennent de nombreux mémoires, lettres, journaux intimes de soldats, des archives des associations de vétérans, des albums photographiques et des témoignages oraux. A la bibliothèque Kippenberger, le chercheur trouvera diverses collections et les historiques officiels des unités néo-zélandaises. Ces historiques sont éparpillés dans les bibliothèques municipales et universitaires du pays mais ils sont centralisés à la bibliothèque Kippenberger ce qui est très utile. Enfin, le site du National Army Museum propose des outils permettant de rechercher des vétérans néo-zélandais (un guide de recherche, des liens internet, etc.).
A Auckland, le musée, la bibliothèque du Auckland War Memorial et la bibliothèque municipale offrent des ressources utiles. Enfin, il ne faut pas négliger tous les musées régionaux, les petits musées et les bibliothèques municipales qui renferment de nombreux trésors. Il n’existe pas de banque de données accessible en ligne et il est donc nécessaire de se déplacer. Pour terminer ce panorama non exhaustif, il faut ajouter les archives des lycées auxquels des anciens élèves ont légué des documents.
Pour en savoir plus :
- Nathalie Philippe, Christopher Pugsley, John Crawforf ans Matthias Strohn, The Great Adventures Ends. New Zealand and France on the Western Front, Christchurch, John Douglas Publishing, 2013.
- Anthony Byledbal, Les Taupes de la Grande Guerre. Combats et combattants souterrains, Arras, Artois Presses université, 2015.
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