Nous avons déjà évoqué sur ce blog les conseils de guerre des régions à travers l’exemple de Rennes (voir ici). La récente parution du livre du général André Bach, Justice militaire 1915-1916, nous permet d’approfondir notre connaissance de cette institution pendant la guerre. André Bach a été chef du Service historique de l’armée de terre. On lui doit notamment Fusillés pour l’exemple et L’armée de Dreyfus. Avec ce nouveau livre, l’auteur nous transporte au cœur de la machine judiciaire militaire française, dont il nous montre les évolutions pendant une partie de la guerre, y compris dans une dimension politico-militaire. Il soulève la question de la survie des institutions de la République, et plus largement du système démocratique, en temps de guerre. Justice militaire est un livre passionnant. On retrouvera l’interview qu’André Bach a accordé à Rémy Porte sur son blog Guerres et conflits. Pour notre blog, il a bien voulu répondre à quelques questions en lien avec les sources et partager sa conception du travail d’historien. ** L’informatique et internet ont transformé les méthodes de travail des historiens. Pouvez-vous nous en dire plus sur la base Access des condamnés à mort ? Peut-on envisager une mise en ligne de cet…
A l’occasion des cérémonies du 11 novembre 2012, l’Institut français du Congo et le lycée français Saint-Exupéry de Brazzaville ont organisé les premières rencontres Images et histoire à Brazzaville. L’Afrique dans les tranchées est le thème retenu par les organisateurs, Louis Estienne, Soukeye Estienne, Christophe Jegat et Gonzague Batteux, proviseur du lycée. Ce premier festival s’inscrit dans une perspective plus large. Il est la suite logique d’un cycle Cinéma et histoire organisé deux fois par mois dans la capitale congolaise depuis 2011 sous la forme d’une projection cinématographique suivie d’une conférence. Il préfigure aussi les manifestations qui accompagneront les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale en Afrique équatoriale. Ainsi, du 11 au 16 novembre, des chercheurs et universitaires congolais et français ainsi que des professeurs du secondaire ont participé à un colloque original ouvert au grand public (le programme se trouve ici). Les matinées de la semaine ont été consacrées à des interventions thématiques destinées aux élèves du lycée français Saint-Exupéry de Brazzaville et de quelques établissements congolais de Brazzaville (parmi lesquelles l’École militaire préparatoire Général Leclerc). Ainsi, Jean-Yves Le Naour est intervenu sur l’expérience combattante tandis qu’Annette Becker a évoqué Apollinaire, un écrivain du front. Le 16…
Le 13 novembre 2012, l’Université de Rennes 2 et le CERHIO (UMR CNRS 6258) organisent avec le Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (CREC) une journée d’étude sur le thème « Pour une approche régionale de la Grande Guerre ». Cette rencontre, accueillie par les Archives départementales d’Ille-et-Vilaine à Rennes, marque la première étape d’une série de manifestations consacrées à la commémoration du début de la Première Guerre mondiale en Bretagne et dans les régions de l’Ouest de la France en 2014. Rendez-vous le 13 novembre à partir de 9 h 30 à l’auditorium des archives départementales d’Ille-et-Vilaine. L’entrée est gratuite. Retrouvez le programme dans le dossier de presse de la journée d’étude.
Le 26 juin 2012 a eu lieu la première journée du généalogiste au Service historique de la Défense (SHD) à Vincennes. En préparant cette manifestation, les organisateurs ont eu l’idée de concevoir un guide de généalogie dans les archives militaires. Nous avons rencontré les auteurs de Vos ancêtres à travers les archives militaires : Vincent Mollet, conservateur du patrimoine, chargé de mission « instruments de recherche » auprès de l’adjoint au chef du SHD, et Sandrine Heiser, chargée d’études documentaires et chef du bureau de la politique des publics au département des publics et de la valorisation du SHD. Quels étaient les objectifs des auteurs ? D’abord, il s’agissait d’offrir aux généalogistes « les repères nécessaires à une recherche fructueuse » peut-on lire sur le site du Service historique de la Défense. Ainsi, en moins de trois mois, Sandrine Heiser et Vincent Mollet ont écrit « le guide que nous aurions envie d’avoir« , nous confie Sandrine Heiser. Les auteurs ont mobilisé les équipes du Service historique de la Défense, à Vincennes et dans toutes les antennes du service en France. Le résultat dépasse ce qu’on pouvait espérer. C’est une anaphore qui interpelle et guide le lecteur de chapitre en chapitre, avec des intitulés commençant par « Votre ancêtre était… »…
Pour retracer le parcours des hommes qui ont servi pendant la Grande Guerre, nous avons déjà évoqué les registres matricules du recrutement, mais les dossiers nominatifs constituent également une source précieuse. La journée d’étude sur les dossiers nominatifs au XIXe siècle, organisée au Centre historique des Archives nationales le 24 octobre 2006, a bien montré l’importance des archives administratives du personnel. L’existence des dossiers individuels en France est largement due à la structure centralisée de l’État : produits et gérés par les ministères, ces dossiers constituent aujourd’hui d’importantes séries aux Archives nationales ainsi que dans les services d’archives des ministères de la Défense et des Affaires étrangères (Les recherches biographiques du XIXe au milieu du XXe siècle. État des sources d’archives et des instruments de recherche nominatifs). Au Service historique de la Défense (SHD), dans les fonds de l’armée de terre (les seuls dont nous parlerons ici), la volumineuse série Y est consacrée aux archives du personnel : archives collectives et archives individuelles. Les archives collectives sont constituées de registres, principalement des contrôles de troupes et d’officiers (sous-séries Ya, Yb et Yc). Les dossiers individuels du personnel, dossiers de carrière et de pension, occupent les sous-séries Yd, Ye, Yf, Yg,…
L’historien Joël Cornette nourrissait ce projet depuis plusieurs années : diriger une nouvelle Histoire de France et offrir au public le résultat des recherches entreprises par les historiens. Cette Histoire de France de Clovis à nos jours comprend treize tomes. L’historien Nicolas Beaupré s’est vu confier la rédaction du volume couvrant la période s’étendant de 1914 à 1945. Il a accepté de répondre à nos questions. Né en 1970, Nicolas Beaupré est maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Il est également membre junior de l’Institut Universitaire de France (IUF, promotion 2010) et membre du comité directeur du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne. Spécialiste de la Grande Guerre et de ses conséquences en France et en Allemagne, il a notamment publié Le Rhin. Une géohistoire, Paris, La documentation Française, 2005 ; Ecrire en guerre, écrire la guerre (France, Allemagne 1914-1920), Paris, CNRS éditions, 2006 ; Das Trauma des Krieges (1918-1932/33). Deutsch-französische Geschichte Band VIII (Histoire franco-allemande 1918-1932/33), Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2009, à paraître en français sous le titre Le Traumatisme de la Grande Guerre, en septembre 2012 aux Presses universitaires du Septentrion. Pourquoi ce titre : « Les Grandes Guerres » ? Comme…
Document : Le général Charles Boscal de Réals, maire de Plouvorn (Finistère), remet une décoration dans sa commune au début des années 1930. D’abord officier de cavalerie en 1914, Charles Boscal de Réals obtient d’être affecté dans l’infanterie pendant la guerre. Blessé à trois reprises, il commande notamment le 93e régiment d’infanterie, où sert également le chef de bataillon de Lattre de Tassigny. A ses côtés, son fils Guy, saint-cyrien de la promotion du Tafilalet (1931-1933), assiste à la cérémonie ; il meurt pour la France à la tête de la 3e compagnie du régiment infanterie coloniale du Maroc dans les environs d’Angers le 17 juin 1940. Origine : fonds privé Charles-Henri de Réals. Mardi 13 novembre 2012, une journée d’étude portant sur l’approche régionale de la Grande Guerre se tiendra à l’Université de Rennes 2 Haute-Bretagne. Cette journée est coorganisée par le CERHIO (UMR CNRS 6258), l’université de Rennes 2 et le Centre de recherche des écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan (CREC). Si la connaissance de la Grande Guerre et de la manière dont combattants et civils ont vécu les quatre années de conflit a fait de considérables progrès depuis deux décennies, au gré du renouvellement des problématiques, une…
Réservistes de 1870, Pierre Georges Jeanniot, 1882, Paris, Musée de l’Armée L’histoire de l’armée est inséparable de celle de la Nation, écrivait Paul-Marie de La Gorce dans La République et son armée. Les registres matricules en sont une illustration. Comment et pourquoi ont-ils été constitués et comment sont-ils conservés et valorisés aujourd’hui ? Les collections des registres matricules commencent à partir de 1867. Les lois sur le recrutement de l’armée, depuis la loi Niel de 1868 jusqu’à la loi de 1905, ont imposé progressivement le service militaire aux jeunes Français. Le recrutement dans les armées débute par un recensement des jeunes hommes de 20 ans (la classe) effectué chaque année par les maires. Ces hommes sont ensuite convoqués devant le conseil de révision au chef-lieu de canton, où ils sont déclarés aptes ou inaptes au service. Cette décision est inscrite sur les listes de recrutement cantonal de la subdivision. On peut en visionner sur le site internet des archives municipales de Saint-Denis. Enfin, les bureaux du recrutement, installés dans les subdivisions de région, convoquent les conscrits afin des les immatriculer et de les inscrire sur le registre matricule avant l’incorporation. Les civils deviennent alors des militaires. Un site internet, Le parcours…
La Journée internationale des Femmes, le 8 mars prochain, nous donne l’occasion de parler de la place des femmes dans la Grande Guerre. En l’absence de son mari mobilisé, une femme récupère les fonctions de crieur public (photographie de presse, Agence Rol), 1916. Source : gallica.bnf.fr / BnF L’émancipation des femmes, tant politique que sociale ou professionnelle, n’a pas attendu le conflit mondial, comme l’ont bien montré des historien-ne-s, à l’instar de Françoise Thébaud. Et les changements apportés, bien qu’ils aient été très visibles pendant le conflit, se sont finalement souvent avérés superficiels ou provisoires. Un court dossier sur le site Chemins de Mémoire fait état de l’évolution de l’historiographie et de l’impossibilité de traiter le sujet de manière univoque. Jeudi 8 mars 2012, le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux propose un Bistrot historique sur les pionnières de l’aviation (« Les Reines du Ciel, aviatrices célèbres »). Des visites guidées sur le thème des femmes dans la guerre sont également proposées. Et l’on trouvera, sur le site Internet du musée, des ressources mises en ligne à l’occasion de l’exposition consacrée en 2010-2011 aux femmes dans la Grande Guerre. Dimanche 11 mars, l’Historial de la Grande Guerre va…
Le mois de mars sera riche en manifestations scientifiques consacrées à la Première Guerre mondiale. Le mardi 6 mars, le thème de la conférence du séminaire « La Grande Guerre aujourd’hui » animé par Anne Hertzog et Nicolas Offenstadt, portera sur le patrimoine urbain de la Grande Guerre. Jean-Yves Bonnard (Centre départemental de Documentation pédagogique de l’Oise) interviendra sur « L’architecture de la première reconstruction en Picardie : une patrimonialisation en devenir » et Romain Fathi (Institut d’étude politique ede Paris) traitera de « Villers-Bretonneux et l’Australie : construction de l’identité nationale et extraterritorialité ». La séance se tiendra à la salle Michelet à la DMPA, 37 rue de Bellechasse dans le 7e arrondissement à Paris, de 17 heures à 19 heures30. Le 12 mars, Antoine Prost animera une discussion au cours de laquelle Gerd Krumeich et Nicolas Offenstadt tenteront de dresser le bilan d’un centenaire de l’historiographie française de la Grande Guerre. Rendez-vous donc à l’Institut historique allemand de Paris le 12 mars à 18 heures. Cette nouvelle conférence s’inscrit dans un cycle commencé en février et qui se terminera en juin 2012. Les 22 et 23 mars, un colloque rassemblera des universitaires (Philippe Nivet, Emmanuelle Cronier, Caroline Douki) et des doctorants (Erwan Le Gall, Emma Danchin), des militaires (lieutenant-colonel Rémy…