Identifier des prisonniers de guerre sur une photo grâce aux archives du CICR
Archives , Sources figurées / 25 septembre 2016

Nous avons déjà consacré un article sur ce blog aux photographies de prisonniers de guerre français en Allemagne (Chtimis prisonniers de guerre : photos de groupe). Ces photographies me laissaient sur ma faim car le lieu et l’origine du groupe étaient connus, j’avais le sentiment de passer à côté de l’identification des hommes. Et puis, le hasard m’a donné un coup de pouce ! En effectuant des recherches dans les archives du Comité international de la Croix-Rouge sur un prisonnier de guerre breton dont je connaissais le nom, j’ai compris que je pouvais essayer de mettre « mes » photographies en regard des archives du CICR, pour les dater et identifier les soldats photographiés. J’expose ci-dessous ma démarche et les conclusions que j’ai tirées. J’ai plusieurs photographies de groupe de ce type, mais celle des prisonniers d’Avesnes-les-Aubert (Nord) est la plus nette et donc la plus exploitable. Le groupe est composé de douze soldats âgés qui appartiennent au 3e régiment d’infanterie territoriale et d’un homme provenant du 145e régiment d’infanterie. Ces soldats ont été capturés à Maubeuge au moment de la reddition de la place le 7 septembre 1914. Au centre, un prisonnier porte une pancarte sur laquelle est inscrit : « Les…

Chtimis prisonniers de guerre : photos de groupes

Pendant la Première Guerre mondiale, les captures de soldats ont été massives. En 1918, près de 7 millions de militaires sont prisonniers en Europe, en Outre-Mer et en Amérique du Nord. Les prisonniers français ont formé l’un des plus gros contingents de ces infortunés, puisque plus de 600 000 soldats français ont été retenus en Allemagne principalement, mais aussi en Bulgarie et en Turquie. En France, ces hommes ont longtemps été suspectés de non combativité, voire de lâcheté. Pourtant, les conditions de vie dans les camps ont été très difficiles, notamment en raison des privations, du manque d’hygiène, des maladies, du travail obligatoire ou encore des punitions. Plusieurs milliers d’entre eux sont morts en captivité. La nécropole nationale de Sarrebourg, où domine « Le Géant enchaîné » du sculpteur et ancien prisonnier de guerre Frédy Stoll, rassemble les corps de plus de 13 200 soldats français décédés en captivité (les noms ici sur MémorialGenWeb). Les images concernant les prisonniers de guerre en captivité sont peu nombreuses. Elles sont rarement le fait des captifs et ont davantage servi la propagande des « geôliers ». Les cartes-photos ci-dessous en sont probablement un exemple. Une fois n’est pas coutume, ces photos contiennent des informations précieuses inscrites sur…