Au tournant de 1916 et 1917, les Alliés placent tous leurs espoirs dans leur grande offensive de printemps. Le plan nécessite des moyens considérables. A la fin du mois de mars 1917, les Français alignent sur un front compris entre Soissons et Reims, soit 80 kilomètres, un groupe d’armées, commandé par le général Micheler, fort de trois armées aux ordres des généraux Mazel (Ve), Mangin (VIe) et Duchêne (Xe). Ce sont plus de 5 000 pièces d’artillerie qui ont été acheminées : sur le front des Ve et VIe armées (environ 50 kilomètres), il y a une pièce d’artillerie tous les huit mètres. Pour tirer, l’artillerie a besoin des observations aériennes : 39 ballons, 47 escadrilles d’observation (pour le réglage de l’artillerie) et 8 escadrilles de chasse ont été réunis pour l’offensive. Enfin, pour la première fois, le haut commandement français s’apprête à engager massivement des chars (128). Au total, près de 1 200 000 hommes (10 fois l’effectif de l’armée de terre française aujourd’hui) sont rassemblés. Le général Robert Nivelle est le commandant en chef de l’armée française. Ce polytechnicien, officier d’artillerie, s’est distingué dans la phase offensive de la bataille de Verdun l’année précédente. Il a notamment reconquis…