Hommes en guerre (Menschen im Krieg) fait partie de ces rares œuvres littéraires pacifistes rédigées par un combattant de la Grande Guerre alors que celle-ci n’était pas encore terminée. Publié sous couvert de l’anonymat à Zürich en 1917, il est très rapidement traduit en plusieurs langues mais interdit dans les pays belligérants. C’est en effet un livre rédigé pour dénoncer la guerre, ce que l’auteur y a vu et subi. Ce livre moins connu qu’A l’Ouest, rien de nouveau d’Erich-Maria Remarque ou Quatre de l’infanterie d’Ernst Johannsen, pour ne citer que des romans en langue allemande, est cependant un pamphlet d’une très grande force car il est structuré en six nouvelles. Mais ce qui en fait une particularité littéraire pour le lecteur français, c’est qu’il est rédigé dans un style expressionniste auquel nous n’avons pas été habitués dans notre pays. La littérature de Latzko, au même titre que la poésie dada, ou l’expressionnisme allemand en peinture et dans le cinéma, est le fruit du traumatisme de la guerre en Europe, et particulièrement en Europe centrale. C’est pourquoi je voudrais évoquer l’auteur avant son œuvre. Andreas Latzko est un écrivain et journaliste hongrois, né à Budapest en 1876. Volontaire d’un an…
J’ai récemment découvert le livre d’Ernst Johannsen, Quatre de l’infanterie. Je connaissais le film de guerre allemand directement inspiré du roman : Westfront 1918, réalisé par Georg Wilhelm Pabst en 1930, est connu en France sous le titre Quatre de l’infanterie. Il y a quelques années, il a été diffusé dans l’émission le Cinéma de minuit sur FR3, à l’occasion d’un cycle Première Guerre mondiale. Pabst a réalisé une œuvre cinématographique proche du documentaire. Pendant plus d’une heure trente, le spectateur suit le quotidien de quatre soldats allemands sur le front de l’ouest en 1918. Les bruits de la guerre (bombardements, explosions, coups de feu, cris) remplacent une musique quasiment absente et couvrent des dialogues rares et courts (voir ici un extrait du film Quatre de l’infanterie). Ce film pacifiste est, à mon avis, l’un des meilleurs films consacrés à la Grande Guerre. La découverte récente du roman m’a amené à m’intéresser au mystérieux Ernst Johannsen et à ses traducteurs. Le livre est très bien présenté par Arnaud Carrobi sur son blog Le parcours du combattant de la guerre 1914-1918. La version française du roman a été publiée aux Editions de l’Epi à Paris en 1929 et la traduction est…