La base de données Monuments aux morts 1914-1918

A l’occasion des 16e Rendez-vous de l’histoire à Blois, j’ai redécouvert ce site consacré aux monuments aux morts. En effet, Martine Aubry, ingénieur de recherche à l’université de Lille III, a présenté le travail de recherche qui portait sur les départements du Nord et du Pas-de-Calais, et qui s’est étendu à la France et à la Belgique. Il s’agit de recenser les monuments aux morts, de les décrire au moyen des informations fournies par les archives et d’en montrer des photographies. Une fiche technique pour chaque monument retrace son histoire, de la construction à nos jours. Elle comprend notamment : une description des monuments (matériaux, inscriptions, sculptures, ornements, etc.). une carte de géolocalisation des données historiques concernant la construction, l’inauguration, les commémorations, etc. On découvre ainsi que depuis leur édification, l’histoire des monuments n’a pas été figée et qu’elle a été marquée aussi par des destructions, des dégradations, des déplacements, etc. des sources (photographies et archives) numérisées et accessibles en ligne. des références bibliographiques ainsi que des liens internet qui permettent d’approfondir la recherche. Les possibilités d’interrogation sont multiples. On peut faire une recherche par lieu, par type de commémoration, par type de monument, par date, par auteur, par nom…

L’Album des Poilus d’Adrien Barrère

  Pour feuilleter l’album, passer d’abord le curseur sur l’image. Pour zoomer, cliquer d’abord sur « afficher l’image » (clic droit). La semaine dernière, un collectionneur m’a confié L’Album des poilus. Leurs souvenirs de guerre (1914-1919) d’Adrien Barrère. Je n’ai pas résisté à l’envie de le partager sur ce blog. Cet album de grand format rassemble en 48 pages 125 dessins en « noir » et quatre grandes planches en couleurs. Cet exemplaire est numéroté (45/300). Il a été publié en 1919 chez A. Maloine et fils, un éditeur parisien spécialisé dans les publications médicales. Adrien Barrère (1877-1931) a étudié le droit et la médecine avant de se consacrer à l’illustration. On comprend donc pourquoi les références au service de santé des armées (hôpitaux, ambulances, blessés, portraits de soignants, etc) sont récurrentes dans le document. Avant la guerre, Adrien Barrère jouit d’une grande notoriété en France. Ses affiches de cinéma et ses caricatures des personnalités ont fait sa renommée. Barrère le caricaturiste ne se prive pas de croquer avec talent les « trouffions« , les « sous-off », les « gradés » et les « poireaux » (les généraux). Après une courte introduction, aux accents patriotiques et manichéens, les planches se succèdent et c’est un véritable plaisir que de les parcourir. Les…

Pourquoi je ne sors jamais sans mon dictionnaire militaire…
Bibliothèques , Recherche / 16 septembre 2013

Comment parler aujourd’hui de la guerre, de l’armée et de la Nation en 1914, sans risquer le contre-sens, l’erreur d’interprétation ou l’anachronisme ? En lisant certaines publications sur la Grande Guerre, on se rend compte que le manque de culture historique militaire amène des auteurs à tomber dans ces travers qui nuisent à la démonstration. La suspension de la conscription depuis 1996 a certainement contribué à  la perte de cette culture militaire, même minimale, qu’offrait l’expérience du service militaire. Le passage par l’armée de conscription pouvait permettre de mieux comprendre le fait militaire. Certes à la fin du XXe siècle, la vie y était plus douce qu’au début du siècle, mais l’environnement, la vie de caserne, les ordres, les traditions, les règles de vie dans les chambrées, les rapports entre les individus et les catégories, les exercices, etc. étaient hérités en partie de l’armée de la Troisième République. Or cette mémoire tend à disparaître. Deuxième facteur d’explication, la méconnaissance de cette source technique qu’est le Dictionnaire militaire. Cette « Encyclopédie des sciences militaires rédigée par un comité d’officiers de toutes armes » est rarement référencée dans les bibliographies des travaux de recherches. J’ai souvent recours à cette somme grâce à laquelle j’ai…

L’officier britannique et la postière française
Carnets de guerre / 1 septembre 2013

Officier de cavalerie britannique, Edward Louis Spears (1886-1974) rejoint la France à la fin du mois de juillet 1914. Il est affecté au ministère de la Guerre français au moment où l’Europe s’embrase. Après l’entrée en guerre de son pays, il devient officier de liaison entre l’armée britannique et l’armée française et sert notamment à l’état-major de la 5e armée française. Dès le début de la guerre, il est un observateur privilégié, à la charnière du politique et du militaire. En liaison 1914, publié en 1932 et préfacé par Winston Churchill, est un récit qui repose sur ce qu’il a vu, mais aussi sur des témoignages de « témoins oculaires » et sur des documents. Il a beaucoup consulté les archives britanniques et françaises. Ainsi, ce livre est à la fois un témoignage, un essai et une étude historique. Pour illustrer son propos, l’auteur a inséré des cartes et un certains nombres de documents officiels édités tels que des ordres ou encore des notes. L’intérêt du livre de Spears est d’offrir un point de vue britannique sur les premières semaines de guerre en France. Le lecteur accompagne le narrateur au sein d’un état-major d’une grande unité française fortement malmenée pendant la guerre…

Petites patries dans la Grande Guerre
Recherche / 27 août 2013

Pour la rentrée, et en attendant la rentrée littéraire, un peu d’autopromotion ne peut pas nuire ! Voici donc quelques lignes sur une récente publication consacrée à la Grande Guerre, en Bretagne et ailleurs. Si la connaissance de la Grande Guerre et la manière dont les combattants et civils ont vécu la guerre a fait de considérables progrès depuis une vingtaine d’années, une dimension reste paradoxalement peu prise en compte : l’approche régionale ou infra-régionale. Le 13 novembre 2013, l’Université de Rennes II et le Centre de recherche des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan ont organisé, aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, une journée d’étude sur le thème « Pour une approche régionale de la Grande guerre ». Cette journée marquait la première étape de la préparation d’un colloque sur « La Grande Guerre des Bretons (1914-2014) » qui se tiendra à Coëtquidan et à Rennes les 14 et 15 mai 2014. Les actes de la journée d’étude viennent de paraître aux Presses universitaires de Rennes. On y trouve la version écrite des communications prononcées en 2012 : Yann Lagadec, « L’approche régionale, quelle pertinence ? Le cas des combattants bretons dans la Grande Guerre » ; Erwan Le Gall, « Saint-Malo, la Bretagne, la France : des multiples inscriptions…

Les jolies colonies de vacances !
Uncategorized / 27 juillet 2013

Départ de colonies de vacances en 1918 (Agence photographique Rol, BNF) Si nous vivions en 1913, nous ne serions pas en vacances. Mais nous vivons en 2013 et nous avons la chance de prendre quelques semaines de vacances, pour profiter pleinement de la famille et prendre un peu de repos. Rendez-vous à la fin du mois d’août !

Radio-Canada lance un appel à témoins !
Uncategorized / 22 juillet 2013

La Société Radio-Canada produit un documentaire radiophonique sur la Première Guerre mondiale, qui repose évidemment sur des archives, surtout canadiennes, mais aussi sur des témoignages. Aussi les producteurs recherchent-ils des personnes qui pourraient, de façon très personnelle, témoigner de ce qu’elles ont fait ou font encore pour commémorer la mémoire des soldats canadiens qui ont combattu en France et en Belgique pendant la Grande Guerre (fleurissement de la tombe d’un soldat canadien, visite d’un cimetière, correspondances, recherches, etc.). Le témoignage se ferait sous la forme d’une courte entrevue téléphonique en français. Les personnes intéressées peuvent contacter Lise Maynard à cette adresse : lise.maynard@radio-canada.ca Cet appel est l’occasion de présenter quelques ressources intéressantes sur le Canada dans la Grande Guerre. Cette courte liste n’est pas exhaustive : Une fiche consacrée au Canada pendant la Première Guerre mondiale est disponible sur le site internet du CRID : Le Canada pendant la Première Guerre mondiale. L’émergence d’une nation sur la scène internationale par Carl Pépin. Docteur en histoire de l’université Laval (Quebec, Canada), Carl Pépin est historien à l’Institut Historica-Dominion (Toronto-Canada). Son PhD (soutenu en 2008) portait sur les Relations franco-québécoises pendant la Grande Guerre. Il est aussi l’animateur d’un blogue sur l’histoire…

Mémoire des hommes : changements à venir
Archives , Généalogie , Recherche / 9 juillet 2013

L’information est venue de Twitter la semaine dernière. Interviewée lors du Congrès de généalogie de Marseille au début du mois juin, Sandrine Aufray, chef de projet du site internet Mémoire des hommes, annonce les projets à venir dans une vidéo de quelques minutes postée sur Dailymotion le 4 juillet 2013. On apprend dans un premier temps que, le 11 novembre 2013, à l’occasion du dixième anniversaire de Mémoire des hommes, le site va connaître quelques transformations graphiques. De plus, de nouvelles fonctionnalités vont être introduites. Elles permettront l’indexation collaborative et les recherches transversales (par département, par commune, etc.). Avis aux internautes et aux passionnés de la Grande Guerre ! Puis, pour les commémorations du centenaire, le site sera enrichi par de nouvelles mises en ligne : Les 100 000 fiches des soldats décédés qui n’ont pas eu la mention « Mort pour la France » (décès non liés au service, les oublis, les fusillés, etc.). Les Armées françaises dans la Grande Guerre (107 volumes et des centaines de cartes) seront aussi disponibles sur le site. Les AFGG ont été rédigées par des dizaines d’officiers du Service historique entre 1922 et 1937. Elles ont été publiées par l’Imprimerie Nationale. Quelques volumes sont déjà…

Une exposition originale : « Les malles ont une mémoire »
Objets , Projets de valorisation / 3 juillet 2013

Voilà quelques semaines, je découvrais l’exposition Les Malles ont une mémoire. L’idée de reconstituer des malles de soldats et de civils de la Grande Guerre m’a beaucoup plu et intrigué. Cette exposition originale est présentée par l’association « L’Alloeu Terre de Batailles 1914-1918 » (ATB 14-18) au Mémorial Ascq 1944 à Villeneuve d’Ascq du 31 mars au 29 août 2013. Son président, Bertrand Lecomte, a bien voulu répondre à quelques questions. Quelle est l’origine de ce projet ? D’où vient cette idée des malles ?  Le projet collectif d’exposition itinérante « Les malles ont une mémoire 1914-1918 » a été initié, piloté et mis en œuvre par l’association « l’Alloeu Terre de Batailles, 1914-1918 » (62), présidée par Bertrand Lecomte. Il fédère des musées et associations du Nord et du Pas-de-Calais consacrés à l’histoire des conflits mondiaux, notamment le musée de la bataille de Fromelles (59), le musée du Fort de Leveau à Feignies (59), le musée d’Histoire de Harnes (62), la société historique de Villeneuve d’Ascq et du Mélantois (59), le musée de la Résistance de Bondues (59), l’Office National des Anciens Combattants et le Musée Hospitalier Régional de Lille. A l’image de l’association ATB 14-18, les différentes structures partenaires possèdent dans leurs réserves et…

Le Parcours du Combattant de la Guerre 1914-1918
Archives , Sources figurées / 20 juin 2013

Parmi les sites internet et autres blogs traitant de la Grande Guerre, Le Parcours du Combattant de la Guerre 1914-1918 a retenu notre attention. Nous avons interrogé son auteur sur ses méthodes de travail. Ses réponses montrent bien tout l’intérêt de la mise en ligne des sources. 1) Qui est derrière Le Parcours du combattant de la Guerre 1914-1918 ? Un simple professeur d’histoire en collège qui utilise ses temps de trajets et son temps libre pour faire des recherches ! J’ai travaillé de manière irrégulière sur le carnet de mon arrière-grand-père pendant un peu plus de 10 ans. Et puis en 2006, j’ai sauté le pas en m’inscrivant sur le forum Pages 14-18 pour poser une question. Le virus était pris. Ne connaissant pratiquement rien de précis sur la période, j’ai lu, beaucoup : discussions, livres, revues. J’étais un peu touche à tout, curieux d’en savoir toujours plus pour mieux comprendre la période. Et puis en 2010 m’est venue l’idée que je pouvais aller plus loin et partager ce que j’avais appris. L’idée du site a mis six mois à prendre forme, entre la structure, le contenu, les difficultés techniques (j’étais curieux d’avoir la main de A à Z sur le…