L’exposition Août 1914. Tous en guerre ! ouvre ses portes aux Archives nationales à Pierrefite-sur-Seine le 19 septembre 2014. Isabelle Chave, conservatrice en chef aux Archives nationales et commissaire de l’exposition a accepté de répondre à nos questions. En préambule, pouvez-vous nous présenter l’exposition ? Comme l’indique son titre, l’exposition des Archives nationales porte sur l’entrée en guerre, sur une période de 36 jours exactement, allant de la mobilisation, le 2 août 1914, à la première bataille de la Marne. Son originalité est, avec l’arrière-plan militaire que l’on connaît, de mettre l’accent sur l’histoire sociale, administrative, économique, financière, industrielle et culturelle de cette période, en donnant la priorité à l’évocation des Français de l’arrière, à l’administration de leur vie quotidienne. Par cette exclamation, « Tous en guerre ! », il s’agit d’inviter à sortir le sujet du seul exposé de la mobilisation militaire et de l’élargir à la « mobilisation civile », pour reprendre l’expression utilisée par Olivier Bascou, préfet de la Gironde en août 1914, dans son livre de souvenirs, ou encore à la mobilisation administrative, à la mobilisation industrielle, entre autres… Pour en montrer l’ampleur et l’ambition, il fallait par ailleurs appliquer cette approche à une aire géographique…
Les permissions s’annoncent, nous vous proposons un petit jeu. À la veille de la Première Guerre mondiale, tous les militaires ont droit à des permissions annuelles. La permission est une autorisation d’absence ; par dérivation le mot désigne également le titre qui attribue cette autorisation. Les officiers et sous-officiers peuvent se voir accorder des permissions pendant le courant de l’année, en conciliant autant que possible les intérêts du service avec les convenances personnelles. En revanche, pour les soldats, à moins de circonstances graves, les permissions coïncident avec les fêtes légales (Noël ou 1er janvier, Pâques, Pentecôte), et peuvent tenir compte des dispositions propres aux différents cultes. Enfin, il peut être accordé des permissions spéciales aux cultivateurs ou encore aux militaires changeant de résidence. La guerre bouleverse ce régime. Dans un premier temps, les permissions sont suspendues. Toutefois, avec le prolongement inattendu de la guerre, la question des permissions devient un enjeu militaire, mais aussi social, politique, logistique, etc. Aujourd’hui nous nous contenterons de vous inviter à répondre à la question suivante : à la veille de la Grande Guerre, à combien de jours de permissions un militaire français a-t-il droit chaque année ? Notre petit jeu se terminera dimanche 20…
Nous avons reçu le dernier hors-série histoire du Courrier international conçu, en partenariat avec RFI. Intitulé 14-18. La Guerre des autres, ce numéro propose une approche mondiale de la Grande Guerre (voir ici le sommaire) à travers la presse de 70 pays. Les traductions des articles sont complétées par des biographies, des références bibliographiques et cinématographiques. Pour en savoir plus sur l’élaboration de cette livraison, nous avons posé quelques questions à Raymond Clarinard, rédacteur en chef, et à Mélanie Liffschitz, coordinatrice éditoriale. 1) Comment avez-vous sélectionné les articles ? Raymond Clarinard : Ce projet de hors-série spécial consacré à la Grande Guerre remonte à près d’un an. Quand nous avons obtenu le feu vert de la direction, nous avons “mobilisé” la rédaction de “Courrier International”, afin que chacun se plonge dans la presse du pays ou de la zone dont il ou elle est responsable pour y trouver tout article se rapportant de près ou de loin tant à la guerre elle-même qu’au souvenir qu’elle a laissé, ou encore aux commémorations prévues d’un pays à l’autre. L’idée était de donner la parole à ceux qui sont d’ordinaire délaissés par les travaux de ce genre, lesquels se concentrent le plus souvent…
Au tournant des années 1990 et 2000, alors que j’étais appelé du contingent à Vincennes, j’allais souvent chercher les dossiers 3 Yg pour le lecteur François Olier. Il y a quelques mois, j’ai découvert son site consacré aux hôpitaux militaires pendant la guerre de 1914-1918. Le major François Olier du service de santé des armées de l’armée de terre est licencié en histoire et membre de l’Association des écrivains combattants. Il est le co-auteur, avec Jean-Luc Quénec’hdu, d’un répertoire très utile : Hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-1918 : répertoire général, marques postales sanitaires, indice de rareté. Il a accepté de répondre à nos questions. Pourquoi avez-vous consacré un blog aux hôpitaux militaires dans la Grande Guerre ? Je dois avouer que j’ai créé mon blog, en décembre 2012, dans le but de faire connaître notre collection d’ouvrages sur les 10 000 hôpitaux militaires de la Guerre 1914-1918, dont le premier volume a été publié en 2008. Le tome 3 venait de sortir et les ventes n’étaient pas celles attendues. Pour les booster et soutenir Ysec, notre éditeur, j’ai créé ce blog. Rapidement je me suis pris au jeu et de blog « réclame », il est devenu un véritable…