En août dernier, le Daily mail annonçait la publication sur Internet de 230 000 lettres, accompagnées de leurs testaments, laissées par des soldats britanniques avant qu’ils trouvent la mort sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale (voir aussi Heartbreaking World War 1 Wills Written By Soldiers On The Way To The Western Front – PICTURES). En France, ces documents sont rares et souvent conservés dans les archives familiales. Pourtant, la pratique était répandue parmi les combattants, comme le montre cette lettre du sergent Maurice Prévost : elle nous a été confiée par Yann Thomas, chercheur en histoire, qui a accepté qu’elle soit publiée sur ce blog, et qui possède également l’enveloppe, ainsi que des photographies du sergent, de son épouse et de ses enfants. Plus qu’une lettre testament, ce document est une lettre d’amour d’un fils,d’un père et d’un mari à sa famille. Né à Grand (Vosges) le 7 janvier 1884, Maurice Prévost est employé de bureau à Houilles dans les Yvelines avant la guerre. Il est marié à Amélie Mancel depuis le 29 janvier 1908 quand la guerre est déclarée. Il rejoint alors le 239e régiment d’infanterie de Rouen en qualité de sergent fourrier. Le vendredi…
Comme l’an dernier, à la veille de la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, nous vous proposons un petit jeu. Qui figure sur la photographie suivante et ou a-t-elle été prise ? Un indice : elle date du 13 novembre 1918. Le jeu se terminera le jeudi 14 novembre à 12 heures. L’internaute qui donnera la bonne réponse aura une petite récompense. Bonne chance et à vos commentaires… *** Vous avez été nombreux à participer à notre petit jeu. Françoise Grave, du CDI du lycée Yves Kernanec de Marcq-en-Baroeul, a été la première à nous donner la bonne réponse. En effet, cette photographie, tirée des fonds de l’ECPAD, représente le roi Albert Ier, Elisabeth, duchesse de Bavière et reine des Belges depuis 1909, et le prince Léopold (futur Léopold III) à Gand le 13 novembre 1918. A la suite du déclenchement de l’offensive finale et du repli de l’armée allemande, le roi et son armée entrent victorieux dans les villes libérées, sous les ovations de la foule. Ce sont les « joyeuses entrées », une vieille tradition qui donnait lieu autrefois à des fêtes et cérémonies autour de la personnalité d’un souverain. En Belgique, ces manifestations se poursuivent après l’armistice, mêlant…
A l’occasion des 16e Rendez-vous de l’histoire à Blois, j’ai redécouvert ce site consacré aux monuments aux morts. En effet, Martine Aubry, ingénieur de recherche à l’université de Lille III, a présenté le travail de recherche qui portait sur les départements du Nord et du Pas-de-Calais, et qui s’est étendu à la France et à la Belgique. Il s’agit de recenser les monuments aux morts, de les décrire au moyen des informations fournies par les archives et d’en montrer des photographies. Une fiche technique pour chaque monument retrace son histoire, de la construction à nos jours. Elle comprend notamment : une description des monuments (matériaux, inscriptions, sculptures, ornements, etc.). une carte de géolocalisation des données historiques concernant la construction, l’inauguration, les commémorations, etc. On découvre ainsi que depuis leur édification, l’histoire des monuments n’a pas été figée et qu’elle a été marquée aussi par des destructions, des dégradations, des déplacements, etc. des sources (photographies et archives) numérisées et accessibles en ligne. des références bibliographiques ainsi que des liens internet qui permettent d’approfondir la recherche. Les possibilités d’interrogation sont multiples. On peut faire une recherche par lieu, par type de commémoration, par type de monument, par date, par auteur, par nom…
Pour feuilleter l’album, passer d’abord le curseur sur l’image. Pour zoomer, cliquer d’abord sur « afficher l’image » (clic droit). La semaine dernière, un collectionneur m’a confié L’Album des poilus. Leurs souvenirs de guerre (1914-1919) d’Adrien Barrère. Je n’ai pas résisté à l’envie de le partager sur ce blog. Cet album de grand format rassemble en 48 pages 125 dessins en « noir » et quatre grandes planches en couleurs. Cet exemplaire est numéroté (45/300). Il a été publié en 1919 chez A. Maloine et fils, un éditeur parisien spécialisé dans les publications médicales. Adrien Barrère (1877-1931) a étudié le droit et la médecine avant de se consacrer à l’illustration. On comprend donc pourquoi les références au service de santé des armées (hôpitaux, ambulances, blessés, portraits de soignants, etc) sont récurrentes dans le document. Avant la guerre, Adrien Barrère jouit d’une grande notoriété en France. Ses affiches de cinéma et ses caricatures des personnalités ont fait sa renommée. Barrère le caricaturiste ne se prive pas de croquer avec talent les « trouffions« , les « sous-off », les « gradés » et les « poireaux » (les généraux). Après une courte introduction, aux accents patriotiques et manichéens, les planches se succèdent et c’est un véritable plaisir que de les parcourir. Les…
Parmi les sites internet et autres blogs traitant de la Grande Guerre, Le Parcours du Combattant de la Guerre 1914-1918 a retenu notre attention. Nous avons interrogé son auteur sur ses méthodes de travail. Ses réponses montrent bien tout l’intérêt de la mise en ligne des sources. 1) Qui est derrière Le Parcours du combattant de la Guerre 1914-1918 ? Un simple professeur d’histoire en collège qui utilise ses temps de trajets et son temps libre pour faire des recherches ! J’ai travaillé de manière irrégulière sur le carnet de mon arrière-grand-père pendant un peu plus de 10 ans. Et puis en 2006, j’ai sauté le pas en m’inscrivant sur le forum Pages 14-18 pour poser une question. Le virus était pris. Ne connaissant pratiquement rien de précis sur la période, j’ai lu, beaucoup : discussions, livres, revues. J’étais un peu touche à tout, curieux d’en savoir toujours plus pour mieux comprendre la période. Et puis en 2010 m’est venue l’idée que je pouvais aller plus loin et partager ce que j’avais appris. L’idée du site a mis six mois à prendre forme, entre la structure, le contenu, les difficultés techniques (j’étais curieux d’avoir la main de A à Z sur le…
Pendant la Première Guerre mondiale, les captures de soldats ont été massives. En 1918, près de 7 millions de militaires sont prisonniers en Europe, en Outre-Mer et en Amérique du Nord. Les prisonniers français ont formé l’un des plus gros contingents de ces infortunés, puisque plus de 600 000 soldats français ont été retenus en Allemagne principalement, mais aussi en Bulgarie et en Turquie. En France, ces hommes ont longtemps été suspectés de non combativité, voire de lâcheté. Pourtant, les conditions de vie dans les camps ont été très difficiles, notamment en raison des privations, du manque d’hygiène, des maladies, du travail obligatoire ou encore des punitions. Plusieurs milliers d’entre eux sont morts en captivité. La nécropole nationale de Sarrebourg, où domine « Le Géant enchaîné » du sculpteur et ancien prisonnier de guerre Frédy Stoll, rassemble les corps de plus de 13 200 soldats français décédés en captivité (les noms ici sur MémorialGenWeb). Les images concernant les prisonniers de guerre en captivité sont peu nombreuses. Elles sont rarement le fait des captifs et ont davantage servi la propagande des « geôliers ». Les cartes-photos ci-dessous en sont probablement un exemple. Une fois n’est pas coutume, ces photos contiennent des informations précieuses inscrites sur…
Nous prenons quelques jours de vacances et cette fois nous l’annonçons par voie d’affichage. C’est l’occasion de mettre en valeur ce média. Des milliers d’affiches ont été diffusées pendant la Première Guerre mondiale. Tous les belligérants ont massivement utilisé ce mode de communication, principalement pour le recrutement militaire, les emprunts de guerre et la propagande. Pour en savoir plus sur les affiches dans la Grande Guerre, voici une sélection subjective de liens utiles. En France : L’Historial de la Grande Guerre propose une synthèse sur les affiches de 1914-1918. Les archives départementales de la Seine-et-Marne ont mis en ligne 404 affiches de la collection Taboureau. Le site de la mission du centenaire a consacré deux pages fort intéressantes aux affiches grâce à la collection privée de Pierre Grézard : les enfants dans les affiches de la Grande Guerre et les régions dans les affiches de la Grande Guerre. L’approche de L’histoire par l’image est originale avec cet article sur la permanence de l’imagerie de la Grande Guerre dans les affiches politiques. Les archives départementales des Bouches-du-Rhône proposent un dossier « La guerre 1914-1918 en affiches » avec des analyses de documents sur divers thèmes (la mobilisation économique ; le laboratoire, l’usine, la…
En février, la Mission du Centenaire a ouvert un site internet, centenaire.org, consacré à la Grande Guerre hier et aujourd’hui : hier à travers les archives (écrites, figurées ou orales) et aujourd’hui à travers le tourisme de mémoire, les événements commémoratifs ou scientifiques, les fouilles archéologiques ou les photographies contemporaines par exemple. C’est un « portail de ressources numériques » : il propose du contenu (sans viser l’exhaustivité mais plutôt dans le but de faire découvrir des documents ou des thèmes, de donner envie d’en savoir plus) et se présente aussi comme une porte d’entrée vers d’autres sites internet, notamment vers les institutions patrimoniales détentrices de fonds d’archives. Ce portail pédagogique et esthétique s’adresse à la fois au grand public et aux spécialistes. Les contenus sont encore limités mais il est appelé à s’enrichir très vite. Nous avons souhaité en savoir plus sur les objectifs de la Mission : Aurélien Brossé, directeur éditorial du site, a bien voulu répondre à nos questions et nous a ainsi présenté les perspectives pour les mois à venir. Nous l’en remercions, ainsi que Joseph Zimet, directeur général de la Mission. 1. Comment se fait la quête des « trésors d’archives » ? Dans le cadre des actions de la Mission du centenaire de la Première…
Le « fonds Première Guerre mondiale » de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) comprend des images (près de 110 000 clichés et plus de 2 000 films) et des archives écrites (en particulier des notes manuscrites des opérateurs, des registres et des livres d’entrée tenus par les archivistes de la section photographique et cinématographique des armées). L’ECPAD conserve aussi des images provenant de dons privés (16 000 photos), souvent accompagnées d’une riche documentation (journaux intimes, dessins, etc.). Consultable au fort d’Ivry dans le Val-de-Marne, le « fonds Première Guerre mondiale » est en grande partie numérisé (95%). L’établissement permet aux internautes de découvrir régulièrement une partie de ce fonds sur son site internet. Depuis le 3 décembre, l’ECPAD propose ainsi un thema remarquable consacré au Cameroun de 1917 à 1918, qui se compose d’une galerie photos et d’un dossier documentaire. L’origine de ce fonds remonte à la Première Guerre mondiale. En février 1916, au terme d’une longue campagne, les alliés (Belges, Britanniques et Français) chassent les Allemands du Cameroun. Dans les mois qui suivent, les vainqueurs se partagent l’ancienne colonie allemande et c’est ainsi que les autorités militaires françaises dépêchent un opérateur photographique militaire chargé de « dresser un…
Dans moins d’une semaine, nous célèbrerons le 94e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Signé à 5 heures 10 du matin dans la clairière de Rethondes et prenant effet à 11 heures, l’armistice était conclu pour 36 jours renouvelables. En effet, si un armistice suspend les hostilités, il ne met pas fin officiellement à la guerre. Cependant, dans les faits, la guerre était terminée. En France, la date du 11 novembre a été retenue, non sans difficultés, pour commémorer la victoire dans un premier temps. Mais dès le début des années 1920, c’est la fin de la guerre que les Français célèbrent à l’occasion du 11 novembre, devenu fête nationale (donc férié et chômé). La photographie ci-dessous représente une de ces commémorations du 11 novembre. Nous vous proposons de deviner de quelle année il s’agit. A vos commentaires…