Certes il pèsera lourd dans la hotte du Père Noël, mais pour qui s’intéresse à la recherche et aux archives sur l’histoire de la Première Guerre mondiale, c’est un ouvrage incontournable qui vient d’être publié aux Presses universitaires de Rennes. Pour réaliser ce manuel de recherche sur la Grande Guerre, le Service interministériel des archives de France (ministère de la Culture et de la Communication), en partenariat avec les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, a réuni 80 contributeurs, universitaires et archivistes (voir ici la table des matières). L’objectif affiché est de « replacer les archives au cœur du processus d’élaboration de l’histoire de la Grande Guerre« . Nous sommes très heureux d’avoir contribué modestement à ce projet. Coraline Coutant et Mathieu Stoll, qui ont dirigé cette publication avec Philippe Nivet, ont accepté de répondre à nos questions. Pourquoi le Service interministériel des Archives de France a-t-il décidé de lancer ce projet éditorial en 2012 ? C’est même dès la fin de l’année 2011 que le Service interministériel des Archives de France a entamé la préparation du centenaire de la Grande Guerre. Le souci de mettre les sources archivistiques au cœur de la commémoration et de les rendre accessibles au public…
Les Archives Nationales (Wikimedia Commons) Dans le cadre de l’exposition « Août 1914. Tous en guerre ! » (ouverte au public jusqu’au 22 janvier 2015), un cycle d’initiation à la recherche archivistique autour des sources sur la Grande Guerre des Archives nationales est organisé sur le site de Pierrefitte des Archives nationales. Cinq séances (de 1 heure 30 à 2 heures chacune) sont prévues du 26 novembre 2014 au 26 janvier 2015. Elles seront conduites par les responsables scientifiques des fonds d’archives. Elles sont libres d’accès et ouvertes à tous types de publics intéressés par la généalogie ou la recherche historique (lecteurs, visiteurs, généalogistes, enseignants-chercheurs….). Ce cycle de conférences pratiques est destiné à faire connaître les ressources propres des Archives nationales sur l’histoire de la Grande Guerre et le travail scientifique mené sur les fonds. La session liminaire, consacrée à une présentation générale des fonds, servira de cadre pour tout le cycle. Les sessions suivantes, plus sélectives, prennent la forme d’interventions très courtes et concrètes autour d’une thématique. Les responsables scientifiques des fonds, en une intervention de 15 à 20 minutes, présentent la structure et les grandes composantes d’un fonds, son intérêt, exposent les modalités d’accès aux documents, les actualités de traitement…
Les permissions s’annoncent, nous vous proposons un petit jeu. À la veille de la Première Guerre mondiale, tous les militaires ont droit à des permissions annuelles. La permission est une autorisation d’absence ; par dérivation le mot désigne également le titre qui attribue cette autorisation. Les officiers et sous-officiers peuvent se voir accorder des permissions pendant le courant de l’année, en conciliant autant que possible les intérêts du service avec les convenances personnelles. En revanche, pour les soldats, à moins de circonstances graves, les permissions coïncident avec les fêtes légales (Noël ou 1er janvier, Pâques, Pentecôte), et peuvent tenir compte des dispositions propres aux différents cultes. Enfin, il peut être accordé des permissions spéciales aux cultivateurs ou encore aux militaires changeant de résidence. La guerre bouleverse ce régime. Dans un premier temps, les permissions sont suspendues. Toutefois, avec le prolongement inattendu de la guerre, la question des permissions devient un enjeu militaire, mais aussi social, politique, logistique, etc. Aujourd’hui nous nous contenterons de vous inviter à répondre à la question suivante : à la veille de la Grande Guerre, à combien de jours de permissions un militaire français a-t-il droit chaque année ? Notre petit jeu se terminera dimanche 20…
Nous avons reçu le dernier hors-série histoire du Courrier international conçu, en partenariat avec RFI. Intitulé 14-18. La Guerre des autres, ce numéro propose une approche mondiale de la Grande Guerre (voir ici le sommaire) à travers la presse de 70 pays. Les traductions des articles sont complétées par des biographies, des références bibliographiques et cinématographiques. Pour en savoir plus sur l’élaboration de cette livraison, nous avons posé quelques questions à Raymond Clarinard, rédacteur en chef, et à Mélanie Liffschitz, coordinatrice éditoriale. 1) Comment avez-vous sélectionné les articles ? Raymond Clarinard : Ce projet de hors-série spécial consacré à la Grande Guerre remonte à près d’un an. Quand nous avons obtenu le feu vert de la direction, nous avons “mobilisé” la rédaction de “Courrier International”, afin que chacun se plonge dans la presse du pays ou de la zone dont il ou elle est responsable pour y trouver tout article se rapportant de près ou de loin tant à la guerre elle-même qu’au souvenir qu’elle a laissé, ou encore aux commémorations prévues d’un pays à l’autre. L’idée était de donner la parole à ceux qui sont d’ordinaire délaissés par les travaux de ce genre, lesquels se concentrent le plus souvent…
Extrait d’une lettre de Marcel Proust à Lionel Hauser (2 août 1914). (Avec l’aimable autorisation de la Rare Book & Manuscript Library, University of Illinois at Urbana-Champaign) A la déclaration de la guerre, Marcel Proust est âgé de 43 ans. Il connaît déjà le succès depuis qu’est paru Du côté de chez Swann (1913), le premier volume de La recherche du temps perdu. La guerre inspire Marcel Proust, en particulier dans Le Temps retrouvé, septième et dernier volume publié en 1927, à titre posthume. En revanche, on connaît moins le correspondance que l’écrivain a entretenue pendant le conflit. L’université de l’Illinois a mis en ligne une exposition originale, Proust and the Great War, qui permet de découvrir quelques lettres de l’écrivain. François Proulx, Assistant Professor of French, qui a fait travailler six étudiants du département de français sur ces lettres, a accepté de nous présenter ce travail. Cette exposition numérique réunit une dizaine de lettres de Marcel Proust écrites entre 1914 et 1918. On y découvre l’angoisse de Proust à l’amorce de la guerre, alors qu’il craint le siège de Paris, son profond chagrin face à la perte d’êtres chers, et son lucide refus de tout chauvinisme. Des lettres adressées à Proust…
Depuis la création du blog, nous avons reçu beaucoup de messages d’Algérie. Des questions nous sont régulièrement posées au sujet des Algériens incorporés dans l’armée française pendant la Première Guerre mondiale. Nous ne pouvons pas répondre à toutes les sollicitations, mais nous proposons ici quelques pistes destinées à orienter les chercheurs dans les archives françaises. Tout d’abord, je conseille la lecture de quatre excellentes fiches méthodologiques élaborées par les Archives nationales : Les recherches biographiques du XIXe au milieu du XXe siècle (fiche n°29). Recherches biographiques sur les combattants et victimes de la Première Guerre mondiale (fiche n°22) Les militaires aux Archives nationales et au Service historique de la Défense (fiche n°23) Vous recherchez un militaire ? En 1914, la population de l’Algérie se caractérise par son hétérogénéité. L’Algérie coloniale est alors à son apogée et elle est l’un des premiers partenaires commerciaux de la France. Cette prospérité attire des milliers d’Européens qui viennent s’ajouter aux immigrants français et à la population juive, naturalisée en 1870. Cette communauté de 750 000 personnes cohabite avec 4 500 000 Musulmans, ou « indigènes », qui ne bénéficie cependant pas des même droits. Les Français d’origine ou naturalisés Quand la guerre est déclarée, la mobilisation…
Au tournant des années 1990 et 2000, alors que j’étais appelé du contingent à Vincennes, j’allais souvent chercher les dossiers 3 Yg pour le lecteur François Olier. Il y a quelques mois, j’ai découvert son site consacré aux hôpitaux militaires pendant la guerre de 1914-1918. Le major François Olier du service de santé des armées de l’armée de terre est licencié en histoire et membre de l’Association des écrivains combattants. Il est le co-auteur, avec Jean-Luc Quénec’hdu, d’un répertoire très utile : Hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-1918 : répertoire général, marques postales sanitaires, indice de rareté. Il a accepté de répondre à nos questions. Pourquoi avez-vous consacré un blog aux hôpitaux militaires dans la Grande Guerre ? Je dois avouer que j’ai créé mon blog, en décembre 2012, dans le but de faire connaître notre collection d’ouvrages sur les 10 000 hôpitaux militaires de la Guerre 1914-1918, dont le premier volume a été publié en 2008. Le tome 3 venait de sortir et les ventes n’étaient pas celles attendues. Pour les booster et soutenir Ysec, notre éditeur, j’ai créé ce blog. Rapidement je me suis pris au jeu et de blog « réclame », il est devenu un véritable…
A l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, les Archives départementales et la Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine publient Hommes et femmes d’Ille-et-Vilaine dans la Grande Guerre. Sous la direction d’Eric Joret et Yann Lagadec, 55 auteurs ont participé à cet ouvrage de 430 pages, croisant destinées individuelles et collectives du département avec des illustrations nombreuses et originales. Il est organisé en trois parties : « Le monde des combattants d’Ille-et-Vilaine » présente l’histoire des régiments bretons avec des batailles marquantes : le 47e RI et la bataille de la Marne ; deux régiments rennais dans l’enfer de Verdun, Le 70e RI dans les combats interarmes de l’été 1918… Des instituteurs, des prêtres, des marins, des aviateurs dans la guerre avec des parcours de soldats comme Jean-Marie Travers, un zouave de Mecé, Amand Fontaine, l’instituteur de Brain, Pierre Havard, de Dourdain, le prisonnier d’Arsimont, Robert de Toulouse-Lautrec, l’aviateur de Mordelles. « L’Ille-et-Vilaine, un département de l’arrière dans la guerre » ou comment les hommes et les femmes d’Ille-et-Vilaine ont fait face à l’effort de guerre (les réquisitions, l’accueil des blessés, des réfugiés et des prisonniers), comment les femmes ont surmonté ces épreuves et contribué à maintenir l’économie dans une société très affectée…
La Grande Guerre a profondément marqué l’Europe médiane. En 1914, cet espace est partagé entre les trois empires allemand, austro-hongrois et russe ; en 1918, la disparition de ces empires remodèle la carte de l’Europe médiane. La Hongrie devient indépendante à la suite de l’éclatement de l’Autriche-Hongrie. Il est important de connaître cette histoire pour comprendre comment se présentent les sources de la Grande Guerre en Hongrie. Gergely Fejérdy, maître de conférences à l’université catholique de Pázmány Péter à Budapest, a accepté d’en faire ici une rapide présentation. De 1867 à 1918, la Hongrie est intégrée dans la double Monarchie des Habsbourg. Environ 10 millions de Hongrois vivent en Autriche-Hongrie (51 millions d’habitants) à la veille de la Première Guerre mondiale. Budapest possède un gouvernement, au sein duquel un ministre est chargé des affaires militaires et de l’armée (Honvéd, littéralement « défenseur de la patrie”). Cependant, en ce domaine, les Hongrois ne pèsent sur les décisions de l’empereur François-Joseph (1849-1916) que de manière dérisoire, essentiellement à travers le Parlement, qui vote ou refuse la subvention demandée par Vienne. Après 1867, il existe à Vienne trois « ministères communs » : le ministère de la Guerre le ministère des Politiques étrangères le ministère des Finances,…
La correspondance laissée par les soldats est une des sources les plus citées par les historiens de la Grande Guerre. Pourtant il est souvent difficile de la contextualiser. La correspondance du soldat Maurice Gastellier est intéressante à plus d’un titre. Son petit-fils, Joël Thierry, a retranscrit l’intégralité de cette correspondance, puis il l’a croisée avec les journaux des marches et opérations des 76e et 19e régiments d’infanterie, des 9e, 10e, 125e, 22e et 163e divisions d’infanterie. De cette façon, il a reconstitué la vie de son aïeul au jour le jour. Né à Coulommiers, en Brie, le 20 décembre 1893, Maurice Gastellier, orphelin de père à 14 ans, est un jeune cultivateur au hameau du Theil (Seine-et-Marne). Il est incorporé au 76e régiment d’infanterie (Clignancourt) en qualité d’engagé volontaire le 14 octobre 1913 puis il est affecté au 19e régiment d’infanterie (Brest) le 1er mai 1916. Il est démobilisé le 11 avril 1919. Soldat de 2e classe de 1913 à 1919, il laisse au pays sa mère, Julia, veuve à 37 ans, son frère cadet René, un ouvrier Joseph et un cheval, Bijou, pour les travaux des champs. Il entretient avec les siens une correspondance régulière atteignant plus de 600 lettres. Maurice…