A l’occasion de la sortie de son nouveau livre, Les secrets de la Grande Guerre chez Vuibert, le colonel Rémy Porte a accepté de répondre à nos questions. Auteur d’une utile Chronologie commentée de la Première Guerre mondiale publiée chez Perrin en 2011, Rémy Porte a choisi de traiter ici, en une vingtaine de chapitres, différents épisodes méconnus ou mal interprétés du conflit. A partir d’un fait précis, il en profite pour aborder des problématiques plus larges. Rappelons que l’auteur a écrit plusieurs ouvrages se rapportant à la Première Guerre mondiale. On lui doit notamment une édition annotée et commentée du livre d’Erich von Falkenheim, Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916 et ses décisions essentielles publiée aux éditions SOTECA en 2010. Enfin, Rémy Porte anime depuis quelques mois le blog Guerres et conflits. Pourquoi avez-vous choisi ces thèmes ? En fait, je n’avais que l’embarras du choix puisque nous avons encore une vision très « franco-centrée » de la Première Guerre mondiale et pour tout dire, par rapport à la première version remise à l’éditeur, j’ai finalement supprimé plusieurs chapitres. Un volume 2 est déjà, éventuellement, presque disponible ! L’objectif pour moi avec ce livre, après plusieurs études antérieures à caractère…
Document : Livre d’or de l’enseignement primaire. Département de l’Ain. 1914-1918, Paris, SADAG, 1920, 103 p. Origine : collection particulière. Plusieurs centaines de livres d’or ont été publiés après la guerre. Le plus connu est sans doute le projet de Livre d’or des Français morts pour la France destiné à être déposé au Panthéon à Paris. Sa conception a été initiée par l’Etat (loi du 25 octobre 1919 « relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre »). Le ministère des Pensions, nouvellement créé, s’est appuyé sur le fichier constitué par le ministère de la Guerre dès 1914, demandant aux communes de compléter ou d’amender les listes communales. Ce gigantesque travail n’a cependant jamais été finalisé, en raison de nombreuses difficultés (dont certaines sont exposées dans un article de la Voix du Combattant du 20 novembre 1921). Heureusement, les Archives Nationales (site de Fontainebleau) conservent les listes des morts pour la France établies par commune à cette occasion. Les renseignements qu’ils contiennent sont sommaires : nom, prénoms, date et lieu de naissance, régiment et grade et enfin date et lieu de mort. Ces listes diffèrent souvent de celles qui…
Photo : PAIR archeologie / BNPS.co.uk. Retrouvez le reportage du Dailymail en cliquant sur l’image. Le 18 mars 1918, après un bombardement de l’artillerie française, 34 soldats allemands sont ensevelis dans une galerie souterraine allemande de première ligne à Carspach (Haut-Rhin). La nuit suivante, les Allemands tentent de secourir leurs soldats. Ils parviennent à extraire deux survivants, qui décèdent par la suite, et une dizaine de cadavres. Puis les combats se poursuivent et le régiment allemand quitte le secteur. C’est ainsi que les corps de 21 soldats ensevelis ont été retrouvés en 2011. Le site était connu par les sources écrites et figurées (plans, historique du 94e régiment d’infanterie de réserve allemand, etc) et l’existence d’un monument commémoratif sur place. Le Kilianstollen, une galerie souterraine destinée à abriter plusieurs centaines d’homme dans les premières lignes, a été découvert à la faveur de travaux routiers l’année dernière. En septembre et en décembre 2011, des fouilles archéologiques préventives ont été entreprises. De nombreux objets, bien conservés, ont alors été mis au jour. Ils permettent d’en savoir plus sur la vie quotidienne de ces soldats mais aussi sur la construction et l’organisation des fortifications de campagne. Pour Michaël Landolt, archéologue territorial, cette fouille…
Dans la perspective des commémorations de 2014, Anne Hertzog (université de Cergy-Pontoise) et Nicolas Offenstadt (université Paris-I) animent le séminaire « La Grande Guerre aujourd’hui« . Ils poursuivent la réflexion, engagée précédemment dans le séminaire, sur le sens donné à cet événement en France aujourd’hui (patrimoines, territoires, tourisme). Des chercheurs français et étrangers s’interrogeront sur « les enjeux, les acteurs et les pratiques que sous-tend la patrimonialisation des traces de guerre« , peut-on lire dans le résumé. Le programme est séduisant. Rendez-vous donc dans la salle Michelet à la DMPA, 37 rue de Bellechasse dans le 7e arrondissement à Paris, les premiers mardis de chaque mois, de 17 heures à 19 heures 30. Mardi 6 mars : En marge du champ de bataille, patrimoines urbains de la Grande Guerre. Mardi 3 avril : Collectionner, exposer : montrer la Grande Guerre au musée. Mardi 15 mai : photographie de traces de guerre : passé, présent. Mardi 5 juin : Cimetières, lieux de mémoires.
Le mardi 14 février, une table ronde portant sur l’occupation allemande en France pendant la Grande Guerre sera organisée à l’Institut historique allemand à Paris. Autour d’Emmanuel Debruyne de l’université de Louvain, modérateur, seront réunis Annette Becker (Université de Paris Ouest Nanterre la Défense), Larissa Wegner (université de Freiburg) et Philippe Nivet (Université de Picardie Jules Vernes). En octobre 2011, Philippe Nivet a publié La France occupée, 1914-1918, fondant son travail sur le dépouillement de nombreux journaux intimes, de témoignages publiés, d’articles de presse, d’enquêtes, notamment celles réalisées auprès des instituteurs et conservées à la BDIC, de comptes rendus de procès et d’interrogatoires, etc. L’entrée est libre mais il est recommandé de s’inscrire à l’adresse suivante c.fontaine@historial.org.
Le 11 novembre 2011, un rapport de préfiguration du centenaire de la Première Guerre mondiale intitulé Commémorer la Grande Guerre (2014-2020) : propositions pour un centenaire international, signé par Joseph Zimet (Direction de mémoire, du patrimoine et des archives), a été remis au président de la République. Le centenaire doit être « une nouvelle pierre ajoutée au singulier édifice mémoriel bâti par les Français » (p. 10). Ce rapport d’une centaine de pages donne les premières orientations en matière de financement, de gouvernance, de projets scientifiques et de calendrier. Pour la France, les enjeux sont internationaux, culturels, éducatifs, économiques et sociaux, etc. Parmi les projets envisagés, il y a l’inscription au patrimoine mondial de l’Humanité des principaux paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre. Un premier programme a déjà été établi pour l’année 2014, celle de « la levée de rideau du 100e anniversaire ». Elle sera marquée par six grands rendez-vous (voir p. 14), parmi lesquels l’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix le 11 novembre 2014. Pour mettre en œuvre le programme commémoratif du centenaire de la Première Guerre mondiale, une mission interministérielle doit être créée au début de cette année 2012. La numérisation et la valorisation…