Le 13 décembre 2016, à l’occasion du 100e anniversaire de la bataille de Verdun (1916-2016), la Zone de Défense et de Sécurité Ouest, la ville de Rennes et le Centre franco-allemand de Rennes organisent un concert caritatif, s’inscrivant dans la tournée annuelle des concerts Unisson. Le but premier de cette manifestation est de collecter des fonds au profit des familles des soldats tués ou blessés, lors des opérations extérieures. Pour cette soirée franco-allemande, la Musique des Transmissions (ancienne musique de l’Artillerie), placée sous la direction de chefs français (le chef de musique hors classe, Philippe Kesmaecker, et le Major Frantz) et d’un chef allemand, venu de Berlin [capitaine (Hauptmann) Tobias Wunderle], sera accompagnée du chœur d’enfants de la Maîtrise de Bretagne. Au programme du concert figurent des marches militaires, de la musique classique et romantique, ainsi que des chants populaires ou des musiques de film. Pourquoi une telle diversité musicale, avec des œuvres des XVIIIe, XIXe et XXe siècles ? Si dans une telle manifestation, dédiée à la Grande Guerre, il est normal de voir figurer dans le programme musical, pour le côté français, les airs du poilu de Francis Salabert et la sonnerie du cessez-le-feu ou, pour le côté…
J’ai récemment découvert le livre d’Ernst Johannsen, Quatre de l’infanterie. Je connaissais le film de guerre allemand directement inspiré du roman : Westfront 1918, réalisé par Georg Wilhelm Pabst en 1930, est connu en France sous le titre Quatre de l’infanterie. Il y a quelques années, il a été diffusé dans l’émission le Cinéma de minuit sur FR3, à l’occasion d’un cycle Première Guerre mondiale. Pabst a réalisé une œuvre cinématographique proche du documentaire. Pendant plus d’une heure trente, le spectateur suit le quotidien de quatre soldats allemands sur le front de l’ouest en 1918. Les bruits de la guerre (bombardements, explosions, coups de feu, cris) remplacent une musique quasiment absente et couvrent des dialogues rares et courts (voir ici un extrait du film Quatre de l’infanterie). Ce film pacifiste est, à mon avis, l’un des meilleurs films consacrés à la Grande Guerre. La découverte récente du roman m’a amené à m’intéresser au mystérieux Ernst Johannsen et à ses traducteurs. Le livre est très bien présenté par Arnaud Carrobi sur son blog Le parcours du combattant de la guerre 1914-1918. La version française du roman a été publiée aux Editions de l’Epi à Paris en 1929 et la traduction est…